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À Avignon, Nicolas Sarkozy veut séduire les jeunes

Le président de la République présente, ce mardi à Avignon, un plan destiné à améliorer le quotidien des 16-25 ans. Une frange de la population qui est loin d'être acquise à Nicolas Sarkozy.

Ce mardi, en Avignon, il n’y aura ni bonus, ni changement climatique, ni nucléaire iranien au menu du président français, de retour des États-Unis, où il a participé à l’Assemblée générale de l’ONU, puis au G20 de Pittsburgh. Le chef de l’État devra renouer avec un exercice où il n'est pas forcément très à l’aise : le social.

Dans l’ancienne cité papale, Nicolas Sarkozy dévoilera une série de mesures en faveur des 16-25 ans, portant notamment sur le logement, la formation et l’emploi. Cette frange de la population est particulièrement touchée par la crise économique. "En un an, le chômage des jeunes [déjà presque trois fois supérieur à celui des 25-49 ans, ndlr] a augmenté de 28 % (…). Les jeunes sont aujourd’hui les grands oubliés des mesures anti-crise du gouvernement ", déplore ainsi l’Union nationale des étudiants de France (Unef), la première organisation syndicale étudiante de l’Hexagone, étiquetée à gauche. L'Unef fustigeait aussi, lors de sa conférence de presse de rentrée, "une dégradation continue du coût de la vie étudiante depuis 2001".

Un constat que la Fédération générale des associations étudiantes (Fage) reprend à son compte, affirmant pour sa part que, "cette année, avec 3 % d’augmentation, [le niveau des dépenses de rentrée étudiante] est alarmant". Il varie, selon l’Unef, de 613 à 2 225 euros en 2009. 

Reprendre la main auprès des jeunes

Dans son discours, Nicolas Sarkozy devrait largement s’inspirer du Livre vert de Martin Hirsch, le haut-commissaire français à la Jeunesse. Publié au mois de juillet, le fascicule regroupe 57 propositions nées de quatre mois d’intenses débats au sein d’une commission qui avait été créée pour le mettre au point.

Pour le chef de l’État, le rendez-vous d’Avignon est d’autant plus important qu’il s’agit aussi, pour lui, de reprendre la main auprès d’une catégorie d’électeurs dont les gouvernements craignent, traditionnellement, les mouvements d’humeur... et auprès de laquelle il n’a pas vraiment la cote. Au second tour de la présidentielle de 2007, c’est bien sa rivale socialiste, Ségolène Royal, qui avait engrangé 63 % des suffrages des moins de 25 ans.

Or, aujourd’hui encore, ces derniers sont sur les dents. "Les étudiants ne sont pas dupes : le temps des discours et de la communication est révolu. Si le gouvernement n’a pas d’autre perspective à offrir à sa jeunesse que la déqualification, la précarité et le chômage, il pose les bases d’une rupture durable avec les jeunes", affirme ainsi l’Unef dans un "appel solennel" récemment lancé au président de la République.

"Peut-être que les décisions en faveur des étudiants ont été diluées, laissant l’impression que Nicolas Sarkozy ne s’intéressait pas à la jeunesse, rétorque Aurore Bergé, porte-parole des Jeunes populaires (UMP). Mais l’idée reçue selon laquelle les jeunes sont davantage portés à gauche, parce que l’on voit régulièrement s’exprimer des syndicats minoritaires à la télévision, est mise à mal. Nous sommes aujourd’hui le premier mouvement de jeunesse de France, preuve que l’image du président de la République évolue."