BNP Paribas a l'intention de fermer ses filiales basées dans les paradis fiscaux figurant sur la liste "grise" dressée par l'OCDE. Une demi-douzaine de sociétés, implantées notamment au Panama et aux Bahamas, sont concernées.
AFP - BNP Paribas va fermer ses filiales dans les paradis fiscaux qui resteront sur la liste "grise" de l'OCDE, a affirmé lundi son directeur général Baudouin Prot sur Europe 1.
"Nous avons décidé de fermer nos filiales dans les paradis fiscaux (...) qui figurent sur la liste 'grise'" de l'OCDE, a déclaré M. Prot, précisant que cela représentait "une demi-douzaine" de sociétés.
BNP Paribas va ainsi quitter le Panama, selon son directeur. La banque française se retirera également des Bahamas, a précisé une porte-parole.
Ces deux pays sont les seuls parmi ceux figurant sur la liste "grise" où BNP Paribas possède des implantations, a ajouté la porte-parole. Elles comprennent deux filiales et six succursales, dont les activités concernent essentiellement la banque privée et la banque de financement et d'investissement.
BNP Paribas s'est fixé pour objectif de fermer ces implantations d'ici 2010.
M. Prot a rappelé que les banques françaises seront bientôt tenues d'exposer en détail, dans leur rapport annuel, leur exposition dans les pays non coopératifs en matière fiscale, en vertu d'une loi votée en juin par le Parlement.
Un décret d'application doit être publié cet automne pour préciser la nature des informations à publier ainsi que la liste des pays concernés.
Lors du sommet qui s'est tenu à Pittsburgh (Etats-Unis) jeudi et vendredi, le G20 a réitéré son souhait de s'attaquer aux paradis fiscaux.
Plusieurs pays, dont la Suisse et Monaco, ont réussi à sortir de la liste "grise" la semaine dernière en signant des accords bilatéraux de coopération fiscale.
Alors que la banque britannique HSBC a annoncé qu'elle allait réinstaller sa direction générale en Asie, pour tirer les leçons de la montée en puissance de l'économie dans cette zone, M. Prot a garanti que "BNP Paribas va garder son centre de décision à Paris", rappelant que sa banque était la première de la zone euro par les dépôts.
Concernant le remboursement du prêt de 5,1 milliards euros de l'Etat, M. Prot a indiqué qu'il "interviendrait avant le 30 juin 2010".