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Le régime putschiste place le pays en quasi-état de siège

Le gouvernement putschiste de Micheletti a fermé la station de radio Globo et empêché d'émettre la chaîne de télévision 36, deux médias d'opposition. Un décret restreignant les libertés individuelles doit être ratifié par le Congrès.

AFP - Le gouvernement putschiste au Honduras a fait fermer lundi la station de radio Globo de Tegucigalpa, un des derniers médias opposés au régime, en vertu d'un décret restreignant les libertés publiques, a constaté un journaliste de l'AFP.

La chaîne de télévision 36, également opposée au régime de Roberto Micheletti, était encerclée lundi matin par des militaires, et n'émettait plus de signal, mais il n'a pas été possible pour le moment de confirmer une éventuelle saisie des installations de la chaîne.

En revanche, une vingtaine de policiers anti-émeutes et de militaires ont saisi les locaux de la station Globo, vers 05H30 locales (11H30 GMT), et ont stoppé la diffusion de la radio, sans toutefois rencontrer de résistance, a dit à l'AFP Carlos Paz, journaliste à Globo.

M. Paz a ajouté que le directeur de la radio, David Romero, n'avait pas pu être contacté par téléphone pour le moment.

Après avoir pénétré à l'intérieur de la radio Globo, les policiers ont commencé à retirer le matériel et les équipements de la station, située sur le boulevard Morazan, dans le centre de Tegucigalpa, la capitale du Honduras.

"Ils ont démantelé la radio, ils ont démantelé la Constitution de la République", s'est insurgé Andres Pavon, président du Comité pour la Défense des Droits de l'Homme du Honduras (CODEH). "C'est une agression totale, nous sommes face à un régime militaire", a-t-il ajouté.

Globo et 36 font partie des rares médias opposés au gouvernement de Roberto Micheletti, issu du coup d'Etat du 28 juin qui a chassé Manuel Zelaya du pouvoir dans le petit pays pauvre d'Amérique centrale.

Radio Globo avait déjà été interdite de diffusion pendant les deux jours qui ont suivi le coup d'Etat.

Le gouvernement putschiste a annoncé dimanche la signature d'un décret restreignant la liberté de réunion, autorisant le brouillage d'émissions incitant à l'insurrection et permettant les arrestations sans mandat au Honduras.

Il avait précisé que le texte devait être adressé au Congrès pour être ratifié. Selon le décret que l'AFP a pu consulter, ces mesures, s'apparentant à un état de siège, seraient en vigueur pendant 45 jours.

Manuel Zelaya, le président déchu du Honduras, est retourné il y a huit jours dans son pays où il s'est réfugié à l'intérieur de l'ambassade du Brésil, désormais encerclée par des centaines de policiers et de soldats de l'armée hondurienne.