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Les puissances pétrolières s'accordent pour baisser leur production

Après une longue réunion, les pays producteurs d'or noir ont annoncé, vendredi matin, un accord sur la baisse de leur production pour tenter d'enrayer la chute des prix liée à la pandémie de Covid-19. Le Mexique, qui ne fait pas partie de cet accord, a négocié séparément avec les États-Unis.

Les principaux pays producteurs de pétrole ont annoncé, vendredi 10 avril, un accord sur une réduction en mai et juin de la production mondiale à hauteur de 10 millions de barils par jour. Objectif : soutenir les prix qui se sont effondrés avec la pandémie de coronavirus.

L'accord, qui prévoit aussi que cette réduction passe à 8 millions de barils par jour de juillet à décembre, nécessitera l'accord de Mexico pour entrer en vigueur, a indiqué le cartel pétrolier dans un communiqué, au terme d'une longue réunion par visioconférence.

Un accord que le Mexique a finalement donné un peu plus tard dans la journée : le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a indiqué vendredi être parvenu à un accord avec Donald Trump pour réduire la production de pétrole de son pays. Il a précisé que son pays allait réduire ses pompages de 100 000 barils par jour (bj) et que les États-Unis allaient de leur côté diminuer les leurs de 250 000 bj supplémentaires par rapport à leurs engagements précédents pour compenser la part mexicaine.

Donald Trump a souligné, lors d'une conférence de presse, que c'était son homologue américain qui avait pris l'initiative de le contacter.

Les États-Unis, premier producteur mondial, ne sont pas membre de l'alliance Opep+ mais souhaitent une réduction de l'offre pour stabiliser les prix, et redonner de l'air à leur industrie de pétrole de schiste, en grande difficulté.

"Hémorragie"

"Il existe un accord à 80 %", avait assuré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, à la télévision nationale iranienne, à l'issue de la réunion. La chaîne de télévision privée algérienne Ennahar TV avait annoncé de son côté que le cartel avait pris des "décisions historiques".

En débutant cette réunion cruciale, l'Opep a dressé un état des lieux alarmant du marché de l'or noir, qualifiant d'"horrible" l'état de l'offre et la demande. "Notre industrie subit une hémorragie et personne n'a été capable de l'arrêter", a souligné le secrétaire général du cartel, Mohammed Barkindo.

Cercle élargi

Une réduction drastique de la production, arme principale des membres du cartel et de leurs alliés, s'impose pour affronter la chute de la demande, dans un marché qui était déjà en surplus avant le début de la pandémie.

Vu la gravité de la situation, Riyad et Moscou ont élargi le cercle des participants à cette réunion, invitant de nombreux producteurs extérieurs à l'alliance Opep+. Dans son discours introductif, le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, a salué jeudi la présence de neuf pays supplémentaires, dont le Canada et la Norvège.

Les États-Unis, premier producteur mondial, étaient aussi conviés mais ils ne pouvaient participer directement à ces discussions, leur sévère réglementation "antitrust" interdisant ce type d'entente.

Face à l'urgence, ce sera vendredi au tour des ministres de l'Énergie du G20 de plancher sur l'état du marché lors d'une réunion extraordinaire.

Avec AFP