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Confinement : des chambres d'hôtels pour éloigner les auteurs de violences conjugales

Le département de la Seine-Saint-Denis a décidé lundi de financer des chambres d'hôtel pour éloigner les conjoints violents sur décision de justice. Depuis le début du confinement mis en place pour lutter contre le coronavirus, les violences conjugales sont en nette augmentation. 

L'idée est d'assurer au mieux la sécurité des femmes victimes de violences conjugales pendant le confinement. Le département de la Seine-Saint-Denis, en Île-de-France, a annoncé lundi 30 mars prendre en charge le financement de dix chambres d'hôtel. "Avec cette nouvelle initiative, qui, nous l'espérons, sera déployée dans d'autres territoires, nous nous assurons de l'éloignement des conjoints violents lorsque la justice a prononcé leur éviction du domicile familial", indique Stéphane Troussel, le président du département.

Face au risque de #violencesconjugales durant le confinement le Département de #SeineSaintDenis, en lien avec le TGI de Bobigny, va financer des chambres d’hôtel pour éloigner les conjoints violents. Une initiative que nous espérons voir reprise ailleurs ????https://t.co/2IoZ0BuxrN pic.twitter.com/xwgiKKiBhu

— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) March 30, 2020

Depuis le début du confinement en France, le 17 mars, une dizaine de mesures d'éviction de conjoint ont été ordonnées par le tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

"Il faut évincer l'homme violent'

"Pour qu'une femme ait plus de chance d'être en sécurité, il faut évincer l'homme violent du domicile. C'est beaucoup plus compliqué pour une femme de partir avec ses enfants à l'hôtel", explique à l'AFP Ernestine Ronai, responsable de l'Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a affirmé jeudi que les violences conjugales avaient augmenté de 36 % dans la zone de la préfecture de police de Paris, dont fait partie la Seine-Saint-Denis. La secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a annoncé samedi l'installation de "points d'accompagnement éphémères" dans des centres commerciaux pour accueillir les victimes de violences conjugales, dont les déplacements sont limités et la prise en charge rendue compliquée par le confinement.

Il existe également en France une plateforme, arrêtonslesviolences.gouv.fr sur laquelle 24 h/24, 7 jours/7, des policiers et des gendarmes formés prennent des signalements et peuvent déclencher des interventions en cas de violences conjugales.

Avec AFP