Selon des informations du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) transmises à une association de familles de victimes, le crash d'un avion de la Yemenia, qui a fait 152 morts, le 30 juin, au large des Comores, serait dû à une erreur de pilotage.
AFP - Le crash de la Yemenia qui a fait 152 morts le 30 juin au large des Comores serait dû à une erreur de pilotage, a indiqué samedi à Marseille une association de familles de victimes, citant des informations reçues jeudi à Paris du Bureau d'enquêtes et d'analyses.
"Les éléments recueillis dans les boîtes noires indiquent que le commandant de bord de l'Airbus A320 n'a pas respecté les consignes d'atterrissage qu'il avait reçues en fonction de la météo", a déclaré Ahmed Mohamed, président d'une association des familles des victimes, samedi lors d'une conférence de presse au consulat des Comores à Marseille.
Selon les éléments donnés jeudi à l'association, reçue également au Quai d'Orsay par l'ambassadrice française auprès des familles de victimes, il y avait un vent de quarante noeuds sur la zone et le pilote s'est vu conseiller d'atterrir selon une trajectoire qu'il n'a pas respectée.
"Il se serait posé trop vite", a indiqué un avocat spécialiste des crash aériens présent à la conférence de presse et que devrait engager l'association pour obtenir réparation.
Cette hypothèse d'une erreur de pilotage ne satisfait pas totalement l'association. "Y a-t-il eu aussi un problème mécanique, électronique? On espère avoir suffisamment de réponses dans les semaines qui viennent", a ajouté son président lors de la conférence de presse.
Selon une source proche du dossier, l'hypothèse d'une défaillance d'un signal de réception dans l'avion, servant à le positionner par rapport à la piste lors de l'atterrissage, est également envisagée.
Les boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées fin août. Les autorités comoriennes sont officiellement en charge de l'enquête sur l'accident, mais ont demandé l'assistance du Bureau d'enquêtes et d'analyses en France.
Le président de l'association a souhaité que le rapport d'enquête définitif soit remis "dans les meilleurs délais" par les autorités comoriennes. "On doit les faire bouger pour qu'ils nous parlent", a dit M. Mohamed.
Un second rapport doit être remis dans le cadre de l'enquête judiciaire ouverte par le parquet de Bobigny.
L'association a précisé également que Yemenia Airways avait proposé aux familles de verser une avance sur indemnisation à hauteur de 20.000 euros par victime, mais que rien n'avait encore été versé, les assureurs de la compagnie laissant traîner l'affaire. Le conseil régional Provence-Alpes-Côte-d'Azur a mis à disposition une aide globale de 67.000 euros.
A Paris, huit familles de victimes ont assigné Yemenia pour obtenir une avance sur dommages et intérêts, l'audience étant prévue le 7 octobre devant le juge des référés.
Sur les 152 personnes décédées dans le crash, 61 avaient embarqué à Marseille. Leurs familles sont représentées au sein de deux associations.