Un site Internet, référencé par le ministère de la Santé, aide les Français inquiets d'avoir été contaminés par le coronavirus à évaluer leurs symptômes en répondant à des questions et à être conseillés sur la marche à suivre.
Le site maladiecoronavirus.fr, référencé par le ministère de la Santé, permet à tous ceux qui pensent être contaminés par le coronavirus de faire un "test" anonyme et gratuit : 24 questions sur ses symptômes (fièvre, toux, gêne respiratoire, courbatures…) mais aussi sur ses antécédents médicaux, son âge.
Grâce à un algorithme développé et mis à jour avec les dernières connaissances scientifiques disponibles, en collaboration avec des médecins spécialistes et l'Institut Pasteur, le site conseille soit de rester simplement confiné, soit de consulter un médecin traitant soit encore d'appeler immédiatement le 15.
"Ce n'est pas du diagnostic, c'est une évaluation de l'état de santé pour savoir vers quoi on doit être orienté", explique le Dr Fabrice Denis, membre de la toute nouvelle Alliance digitale contre le Covid-19.
L'objectif est de rassurer, mais aussi de "réduire les appels inutiles vers le SAMU, qui est saturé", souligne le cancérologue, qui a lancé il y a quelques années une application pour le suivi personnalisé des malades du cancer du poumon.
Après la mise en ligne d'abord discrète mercredi (pour d'abord permettre une "expérimentation flash"), le site a enregistré plus de 600 000 connexions en trois jours, ont indiqué les porteurs de l'initiative.
Évaluer l'évolution de l'épidémie
Samedi à 14h, le chiffre était passé à 1,4 million, puis à 2 millions à 18h, assurent-il à l'AFP. Et sur ces 2 millions de visiteurs, la moitié a rempli le questionnaire jusqu'au bout, dont 12% ont été orientés vers le Samu, "un chiffre qui confirme l'utilité du site dans l'orientation responsable des patients et la nécessité de poursuivre son déploiement auprès du grand public".
L'Alliance digitale contre le Covid-19, initiée par des acteurs privés, compte désormais une douzaine de membres dont la startup Kelindi qui coordonne le projet, Docaposte (filiale numérique du Groupe La Poste), AG2R La Mondiale ou encore Allianz France.
Les données non nominatives et "stockées dans le plus strict respect de la sécurité et de la confidentialité" par Docaposte seront mis à disposition de l'Institut Pasteur. Pour permettre d'évaluer l'évolution de l'épidémie, alors que la plupart des malades ne bénéficient pas de tests en laboratoire pour confirmer ou non leur contamination.
"Nous pourrons suivre, département par département, le nombre de patients qui ont déclaré une toux avec de la fièvre et de l'essoufflement et on pourra voir au fil du temps que ce nombre diminue par exemple", a expliqué le Dr Denis.
"Ces indications seront corrélées avec celles des services hospitaliers qui voient défiler les patients et on verra si on peut anticiper par exemple une baisse des patients nécessitant une réanimation", a-t-il ajouté.
Avec AFP