
L'ancienne championne de danse sur glace, Nathalie Péchalat, a été élue samedi présidente de la Fédération française des sports de glace, a annoncé son secrétaire général. Elle succède à Didier Gailhaguet, contraint à la démission après des scandales de violences sexuelles au sein de la fédération.
Nathalie Péchalat prend la tête de la Fédération française des sports de glace. L'ancienne championne du monde de danse sur glace a été élue samedi 14 mars à la tête de la Fédération française des sports de glace (FFSG) lors d'une assemblée générale à Paris. Le vote s'est cependant déroulée dans la confusion, les trois autres candidats ayant demandé le report à cause de l'épidémie de coronavirus.
Nathalie Péchalat, 36 ans, succède à Didier Gailhaguet, qui a régné sur le patinage français presque sans discontinuer pendant plus de deux décennies, depuis 1998 (sauf entre 2004 et 2007), mais qui a été contraint à la démission début février, après un scandale de violences sexuelles qui a touché de plein fouet la fédération.
Selon le décompte officiel de la FFSG, Nathalie Péchalat a été élue à la majorité absolue, dès le 1er tour, avec 504 voix (sur 872 possibles), contre aucune voix pour le seul autre candidat encore enregistré, Gilles Jouanny.
"J'ai annoncé au téléphone, lors de l'AG, que je retirai ma candidature", avait déclaré un peu plus tôt à l'AFP Gilles Jouanny, expliquant qu'il ne pouvait pas se déplacer à cause d'un cas de coronavirus dans son immeuble.
Élection à la légitimité contestée
Les deux autres candidats, Damien Boyer-Gibaud et Michel-Ange Marie-Calixte, s'étaient officiellement retirés avant le vote.
"Nous refusons catégoriquement de nous associer, ainsi que nos soutiens, à un nouveau scandale qui frappe notre fédération : celui de la manipulation de l'élection en vue d'installer une candidate préalablement désignée", avaient dénoncé Gilles Jouanny, Damien Boyer-Gibaud et Michel-Ange Marie-Calixte, en rappelant que le gouvernement interdisait les rassemblements de plus de 100 personnes pour enrayer l'épidémie de coronavirus et que l'assemblée générale ne pouvait se dérouler dans de bonnes conditions.
Ils étaient 160 présidents de clubs invités à voter, physiquement, lors de l'assemblée générale extraordinaire ou par procuration, leur poids en voix dépendant de la taille de leur structure.
Deuxième femme présidente d'une fédération olympique
Le sixième mandat de Didier Gailhaguet a pris fin brutalement après que plusieurs anciennes patineuses, notamment l'ex-championne Sarah Abitbol, ont révélé avoir été victimes de viols et d'agressions sexuelles, commis par différents entraîneurs, alors qu'elles étaient adolescentes.
Gailhaguet s'était retrouvé sous pression, mis en cause pour sa proximité avec l'un des entraîneurs accusés, Gilles Beyer, et la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, avait réclamé sa démission.
L'élection de Nathalie Péchalat, double championne d'Europe (2011, 2012) et double médaillée de bronze mondial (2012, 2014) est une première, jamais une femme n'ayant accédé à la présidence de la FFSG.
Plus globalement, il est rarissime qu'une femme se hisse jusqu'à ce niveau de responsabilités : sur 36 fédérations olympiques, seules deux désormais sont présidées par des femmes, l'autre étant l'escrime.
Avec AFP