En raison de l'épidémie de coronavirus, écoles et universités seront fermés à compter de lundi et jusqu’à nouvel ordre. Des dispositifs existent pour encadrer l’enseignement à distance des plus de 12 millions d'élèves scolarisés, de la maternelle au lycée.
Pour assurer la continuité des cours en dépit de la fermeture des écoles et universités à partir de lundi, et jusqu'à nouvel ordre, pour lutter contre le coronavirus, les ministères de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur ont prévu des dispositifs d'enseignement à distance.
• Combien d'élèves et étudiants sont concernés ?
Il y a en France plus de 12 millions d'élèves scolarisés, de la maternelle au lycée. Environ 420 000 élèves, dans les foyers de l'épidémie identifiés, étaient déjà concernés par la fermeture de leurs établissements.
Pour les étudiants des 180 établissements publics, dont 74 universités, le ministère de l'Enseignement supérieur va assurer "une continuité pédagogique", de manière à "faire fonctionner l'enseignement dans des conditions exceptionnelles".
Depuis une semaine, "les établissements ont déjà recours à une utilisation plus intensive de leurs espaces numériques partagés et mettent à disposition des étudiants des supports de cours dématérialisés", explique-t-on au ministère.
• Quels dispositifs prévus ?
L'Éducation nationale met à disposition les ressources du Cned (Centre national d'enseignement à distance), dont la plateforme "Ma classe à la maison" comporte deux volets.
Le premier propose, de la grande section à la terminale, des exercices qui portent sur les programmes. Chaque jour, pendant un total cumulé de quelques heures fractionnées en plusieurs séances, l'élève peut réviser les notions déjà apprises.
Le deuxième volet est une "classe virtuelle", où le professeur peut faire cours à ses élèves par visioconférence. Les connexions sont possibles par ordinateur, tablette ou téléphone. Environ trois ou quatre heures d'activités sont proposées chaque jour aux élèves dans des matières différentes.
Selon l'Éducation nationale, la plateforme "Ma classe à la maison" peut supporter désormais 15 millions de connexions simultanées. Elle est déjà utilisée par environ 2 000 élèves de lycées français en Asie (principalement en Chine) depuis plusieurs semaines.
L'autre outil à disposition est baptisé ENT (Espaces numériques de travail), des intranets propres à chaque établissement, un système généralisé dans le second degré mais peu répandu dans le premier. Élèves et enseignants peuvent y échanger cours, exercices et messages.
Pour les élèves ne disposant pas d'ordinateur à domicile, environ 5 % selon le ministre Jean-Michel Blanquer, leurs professeurs pourront par exemple leur imprimer des cours qu'ils viendront récupérer sur place au sein des établissements, explique-t-on au ministère. Durant cette période, les professeurs peuvent en effet avoir accès aux établissements scolaires, a-t-on rappelé au ministère.
• Des solutions temporaires
"Chaque professeur décide des outils qu'il utilise" et comment il les agence, indique le ministère de l'Éducation, l'idée étant d'alterner travail en autonomie (exercices) et travail accompagné (classe virtuelle).
"Il y aura beaucoup de parties où les élèves seront en autonomie" ou, pour les plus jeunes, avec leurs parents, prévient auprès de l'AFP Frédéric Marchand, secrétaire général du syndicat Unsa-Éducation.
Le système repose évidemment sur le bon vouloir des élèves et parents, puisque les enseignants ne peuvent forcer à faire les exercices ni assister à la "classe virtuelle".
Par ailleurs, les exercices "ne permettent que de réviser", selon Francette Popineau, cosecrétaire générale et porte-parole du syndicat SNUipp-FSU (primaire). "Pour aborder des notions nouvelles, il faut un accompagnement pédagogique qu'on ne peut demander aux familles. Elles n'ont pas la compétence, la patience ou la disponibilité", ajoute-t-elle, prévenant d'un risque "d'accroître les inégalités sociales".
Ces dispositifs ne peuvent donc être que provisoires. "Il ne faut pas que ça dure trop longtemps, surtout pour les classes qui ont des examens en fin d'année, qui ne peuvent se permettre de prendre trop de retard", explique Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes-FSU (secondaire).
Avec AFP