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Coronavirus en Italie : quatre nouveaux morts, trois régions de plus touchées

Les autorités italiennes ont annoncé mardi que trois nouvelles régions étaient concernées par les contaminations au coronavirus et ont signalé quatre nouveaux décès, portant à onze le bilan des morts dans la péninsule. Réunis à Rome, les ministres de la Santé des pays européens frontaliers de l'Italie ont par ailleurs exclu de fermer leurs frontières avec leur voisin.

Trois nouvelles régions italiennes – Toscane, Sicile et Ligurie – ont recensé des contaminations au nouveau coronavirus, a annoncé la Protection civile, qui a fait état, mardi 25 février dans la soirée, d'un nouveau bilan total de 322 cas dont onze décès.

Le précédent bilan, publié mardi en milieu de journée, faisait état de 283 cas dont sept décès. Trois nouveaux décès ont eu lieu en Lombardie, la région la plus touchée : deux hommes de 84 et 91 ans, et une femme de 83 ans. Le quatrième décès a eu lieu en Vénétie : une femme de 76 ans qui vivait à Trévise.

Les trois nouvelles régions concernées par l'épidémie sont très touristiques. En Toscane, deux cas ont été signalés, l'un à Florence et l'autre à Pistoia. En Sicile, trois cas sont apparus dans un groupe originaire de Bergame (Lombardie). Un premier cas a aussi été détecté en Ligurie.

Coronavirus en Italie : quatre nouveaux morts, trois régions de plus touchées


Des failles dans l’organisation d’un hôpital lombard

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a laissé entendre que des failles dans l'organisation d'un hôpital de Lombardie avaient pu aggraver la crise sanitaire en cours. Il a déclaré que cet établissement, qu'il n'a pas identifié, pourrait avoir "contribué à la propagation". Il a ajouté qu'il pourrait envisager de retirer certains pouvoirs aux régions sur les questions sanitaires, provoquant la colère de la Ligue d'extrême droite, qui dirige la Lombardie tout comme la Vénétie.

Le président de la Chambre des députés et membre de la Ligue Riccardo Molinari a dénoncé des propos "quasi fascistes" du président du Conseil. Le gouverneur de Lombardie, Attilio Fontana, a dénoncé une "stratégie du désespoir" de la part de Giuseppe Conte, qui tente selon lui de faire oublier les dysfonctionnements à la tête du gouvernement.

Le principal foyer de l'épidémie a été identifié à Codogno, près de Lodi, à 60 km au sud de Milan. C'est dans cette localité de 15 000 habitants qu'avait été hospitalisé, mercredi dernier, Mattia, un cadre de 38 ans considéré comme le "patient 1", d'où découle la majorité des cas recensés en Lombardie.

Les frontières restent ouvertes

Réunis à Rome, les ministres de la Santé des pays européens frontaliers de l'Italie ont exclu de fermer leurs frontières avec le pays. "Nous sommes convenus de laisser les frontières ouvertes. Fermer les frontières serait une mesure disproportionnée et inefficace à ce stade", a dit le ministre italien Roberto Speranza.

Participant à cette réunion, son homologue français, Olivier Véran, a précisé qu'"à ce stade, il n'y a pas lieu d'annuler a priori les grands événements publics, qu'ils soient de nature sportive ou culturelle". "Mais nous nous accordons la possibilité, au cas par cas, de regarder chaque situation", a-t-il ajouté devant la presse.

En amont de cette réunion, le Premier ministre avait averti que "des limitations" à la libre circulation des Italiens de la part d'États étrangers seraient "injustes" et "inacceptables". "Nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-il affirmé. "L'Italie peut laisser voyager tranquillement ses citoyens parce que nous sommes un pays qui a pris des mesures efficaces et qui dispose d'un système de santé excellent."


La France a édicté une série de recommandations pour les personnes revenant du nord de l'Italie, en leur demandant notamment d'éviter "toute sortie non indispensable". Ces recommandations portent sur les 14 jours suivant le retour, durée jugée suffisante pour couvrir la période d'incubation du virus. L'épidémie de coronavirus "est à nos portes", a averti mardi le ministre français Olivier Véran avant son départ pour Rome. "On ne ferme pas les frontières car ça n'aurait pas de sens."

Avec Reuters et AFP