
Élaborée par les États-Unis, la résolution 1887 appelant à la destruction des arsenaux nucléaires à travers le monde a été approuvée à l'unanimité par le Conseil sécurité de l'ONU, lors d'une séance présidée par Barack Obama.
A l’occasion d’une réunion exceptionnelle consacrée à la non-prolifération nucléaire, les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont adopté, jeudi, à l’unanimité une résolution appelant à la destruction des arsenaux nucléaires mondiaux.
Le président américain, Barack Obama, qui a présidé la réunion - la quatrième de ce type depuis la création de l’ONU -, a rappelé que le défi des Nations unies était de "gérer au niveau le plus haut les menaces fondamentales qui pèsent sur nos pays et nos citoyens : la prolifération des armements nucléaires".
La résolution 1887, votée dès les premières minutes de la session, a vocation à renforcer le traité de non-prolifération nucléaire signé en 1968. Ni Israël, qui n’a jamais admis officiellement détenir l’arme nucléaire, ni l’Inde ni le Pakistan n’ont signé le texte. La Corée du Nord a quitté le groupe des signataires en 2003.
La résolution invite tous les Etats à "s’engager de bonne foi dans les négociations sur des mesures efficaces de réduction des arsenaux nucléaires et de désarmement et à œuvrer à l’élaboration d’un traité de désarmement général et complet sous strict contrôle international".
Sans faire directement mention de la Corée du Nord ou de l’Iran, le texte "déplore les défis importants posés actuellement au régime de non-prolifération que le Conseil de sécurité a identifiés comme constituant des menaces à la paix et à la sécurité internationale, et exige que les parties concernées respectent totalement leurs obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil".
Précisant qu’il "ne s’agissait pas de pointer du doigt certaines nations", Barack Obama a toutefois rappelé que ce texte impliquait le "respect des résolutions du Conseil de sécurité sur l’Iran et la Corée du Nord".
Sarkozy frappe du poing sur la table
Lors de son intervention, le président français, Nicolas Sarkozy, a adopté un ton sensiblement différent. "Sous nos yeux, deux pays font exactement le contraire [de ce que préconise l’ONU] : l’Iran, et la Corée du Nord, a-t-il rappelé.
"L’Iran a violé, depuis 2005, cinq résolutions de l’ONU […] Depuis 2005, la communauté internationale a appelé l’Iran au dialogue. Qu’ont amené ces propositions de dialogue ? Rien !", a déclaré le chef de l’Etat français, précisant que l’Iran avait dès lors augmenté sa production d’uranium enrichi et sa construction de centrifugeuses.
Sur la Corée du Nord, Nicolas Sarkozy n’a pas dressé un constat plus optimiste : "Les Nord-Coréens violent toutes les délibérations du Conseil de sécurité depuis 1993". "En ayant le courage d’affirmer des sanctions ensemble contre des pays qui violent les règles internationales, nous donneront de la crédibilité à notre engagement dans un monde peut être un jour dénucléarisé", a-t-il poursuivi.
Jeudi soir, les autorités iraniennes ont affirmé, dans un communiqué, que les allégations faites à l’ONU sur son programme nucléaire controversé étaient "totalement fausses". La veille, lors d’un discours prononcé à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait vivement critiqué ceux qui veulent "empêcher le progrès scientifique et technologique d’autres nations sous le prétexte de la lutte contre la prolifération des armes".
"Aidons l’accès au nucléaire civile, a répondu, jeudi, Nicolas Sarkozy. Nous, puissances nucléaires, devons accepter des transferts de technologie pour que tout le monde puisse avoir accès à cette énergie propre."