logo

Patrick Balkany est sorti de prison pour raisons de santé

La cour d'appel de Paris a autorisé mercredi la mise en liberté pour raisons de santé de Patrick Balkany, 71 ans, incarcéré depuis le 13 septembre, après ses condamnations pour fraude fiscale puis pour blanchiment aggravé. Le maire de Levallois-Perret a quitté la prison de la Santé en voiture en fin d'après-midi.

La cour d'appel de Paris a ordonné, mercredi 12 février, la mise en liberté de Patrick Balkany. Le maire Les Républicains de Levallois-Perret, 71 ans, était incarcéré depuis le 13 septembre, condamné pour fraude fiscale et blanchiment aggravé.

Quelques heures après, Patrick Balkany est sorti de la prison parisienne de la Santé. Très amaigri, l'édile des Hauts-de-Seine a quitté l'établissement pénitentiaire en voiture et n'a pas fait de déclaration à la presse.

Le parquet général a requis contre le couple Balkany des peines de prison ferme et dix ans d'inéligibilité. La cour d'appel rendra sa décision le 22 avril. Les Balkany attendent par ailleurs le 4 mars une décision de cette même cour dans le volet fraude fiscale de ce dossier.

Isabelle Balkany attendant la sortie de son mari @A2PRL pic.twitter.com/392QvCvUu5

— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) February 12, 2020

La cour, au vu d'une alarmante expertise médicale, constate que la dégradation de l'état de santé de "Patrick Balkany est difficilement compatible avec la détention". Elle "libère" le maire de Levallois et lui impose un contrôle judiciaire léger, sans caution, dans le dossier de fraude fiscale comme de blanchiment. Les conditions de sa libération lui imposent de fixer sa résidence au moulin de Cossy, à Giverny (Eure), l'interdiction de sortir du territoire national et l'obligation de se présenter deux fois par mois à la gendarmerie.

Lors du dernier de ses procès pour fraude et blanchiment, la défense de Patrick Balkany a demandé "la justice" pour un homme malade, "déjà un genou à terre".

Réquisitions moins sévères qu'en première instance

Le puissant maire LR de Levallois-Perret, commune cossue de l'ouest parisien, n'est déjà plus, selon sa famille, qu'un futur retraité, un septuagénaire fragile, qui "a perdu près de 30 kg en cinq mois".

Le parquet général avait requis contre lui prison ferme et inéligibilité pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et prise illégale d'intérêts, parmi les "plus graves atteintes à la probité".

Face à la menace de l'exécution provisoire de la peine complémentaire d'inéligibilité, le couple Balkany, uni à la ville comme dans la vie depuis 44 ans, a choisi de se retirer de la course aux municipales de mars.

Pour cela, et en dépit d'une fraude "malicieuse" dissimulée par un chapelet de sociétés offshore, le parquet général a pris des réquisitions moins sévères qu'en première instance, demandant quatre ans ferme contre le maire, sans incarcération immédiate, et deux ans ferme contre son épouse, ainsi que la confiscation du moulin de Giverny (Eure) dont ils ont l'usufruit.

"J'aurais préféré que mon client pèse encore 100 kg, qu'il soit dans le box", a plaidé son avocat Romain Dieudonné.

Isabelle Balkany, 72 ans, première adjointe devenue maire par intérim depuis l'incarcération de son époux le 13 septembre, a demandé, émue, dans ses derniers mots à la cour: "Libérez mon époux, c'est tout ce que je demande."

Avec AFP