Le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale quatre personnes accusées de génocide et de crimes de guerre durant le conflit au Darfour, qui a fait plus de 300 000 morts en 2003, a affirmé mardi un haut responsable soudanais.
Le Soudan va remettre quatre personnes à la Cour pénale internationale (CPI), pour qu'elles répondent d'accusations de génocide et de crimes de guerre durant le conflit au Darfour, a indiqué mardi 11 février un haut responsable soudanais.
"Ceux qui ont été accusés par la CPI doivent y aller", a affirmé Mohamed al-Taayichi, membre du Conseil souverain soudanais, dans un communiqué.
Parmi les quatre accusés figurent Ahmed Haroun, Abdelrahim Mohammad Hussein et Ali Kosheib. Selon l'AFP qui cite cette même source, l'ex-président Omar el-Béchir pourrait être concerné. Incarcéré à Khartoum depuis sa destitution en avril 2019, l'ex-chef d'État âgé de 67 ans est également recherché par la CPI, basée à La Haye, pour ces mêmes crimes.
Or selon Bastien Renouil, le correspondant de France 24 dans la région, une extradition de l'ex-chef d'État soudanais parait compliquée. D'une part parce que le Soudan ne reconnaît pas la CPI, mais surtout car la déclaration des autorités soudanaises a été faite par un civil membre du Conseil souverain de transition. Rien ne prouve qu'il a eu l'accord des militaires au pouvoir pour faire cette annonce, or certains de ces militaires en question sont des proches d'Omar el-Béchir.
Rencontre entre le gouvernement soudanais et les rebelles
Cette déclaration survient après qu'une délégation du gouvernement a rencontré des groupes rebelles dans la capitale du Soudan du Sud, Juba.
La justice et la réconciliation au Darfour - où 300 000 personnes ont été tuées et des millions déplacées depuis le début du conflit selon l'ONU -, ont été au cœur des discussions, a précisé Mohamed al-Taayichi. La rencontre a abouti à un accord pour la mise en place de plusieurs mécanismes pour pacifier la région, d'après la même source.
Le conflit au Darfour a éclaté en 2003 quand des rebelles issus de minorités ethniques s'estimant marginalisées ont pris les armes contre le régime de Béchir.
Avec AFP