Dans la presse, ce mardi 28 janvier, la décision du gouvernement malien de négocier avec les djihadistes. La présentation du "plan de paix" du président américain Donald Trump pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien. Et une bataille électorale entre époux.
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Dans la presse, ce matin, la présentation aujourd’hui par Donald Trump, du «plan de paix» qu’il prépare depuis trois ans, pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien.
Annoncé comme «l’accord du siècle» par le président américain, le texte a déjà été présenté au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et à son principal rival pour les législatives de mars, Benny Gantz - tous deux aux côtés de Donald Trump, à la Une, ce matin, du Jerusalem Post. Le quotidien exprime un optimisme mesuré: «Le plan du président américain n’apportera peut-être pas la paix, mais il peut provoquer un changement majeur dans la région, en donnant le feu vert à Israël, pour revendiquer sa souveraineté sur la Cisjordanie occupée, et exercer cette souveraineté», pronostique le journal, qui évoque aussi la peur des Palestiniens de voir certains pays arabes valider le plan de Donald Trump. Des appréhensions qui semblent plutôt justifiées, à en croire l’accueil réservé par Arab News aux annonces du président américain, dont le journal saoudien salue la présentation «historique», en citant quelques-unes des nombreuses promesses: «Un grand accord est en route», «le plan proposé aura du sens pour toutes les parties, et les Palestiniens finiront par s’y rallier», assure Donald Trump. D’après The Washington Post, son projet offrirait aux Palestiniens, qui ont déjà fait savoir qu’ils boycotteraient ce plan, «une possibilité de création d’un Etat palestinien, si une certain nombre de conditions préalables sont remplies».
Le plan de Donald Trump est déjà très critiqué, y compris côté israélien. Dans une tribune publiée par le quotidien de gauche Haaretz, l’ex-Premier ministre Ehoud Barak, opposant farouche à Benyamin Netanyahou, soutient le plan du président américain, mais accuse Netanyahou, qui s’est allié avec l’extrême-droite israélienne, de chercher à le faire échouer, pour pouvoir ensuite rendre les Palestiniens responsables de cet échec, et obtenir, à terme, l’annexion de la Cisjordanie, avec la bénédiction de Donald Trump. Au Liban, L’Orient Le Jour n’évoque pas les éventuelles arrière-pensées du Premier ministre israélien, mais confirme que l’offre américaine pourrait inclure «une annexion d’une partie de la Cisjordanie», «de quoi enterrer définitivement la solution à deux États et provoquer une nouvelle colère palestinienne», selon le journal, qui évoque déjà «le flop du siècle». Un dessin publié par le quotidien panarabe de Londres Al Araby Al Jadeed, résume l’état d’esprit des détracteurs du plan de Donald Trump – qu’on voit serrer la main de Benyamin Netanyahou et Benny Gantz, en passant par-desus sur le corps du président palestinien Mahmoud Abbas, et sur le projet de création d’un Etat palestinien.
Au Mali, le gouvernement envisage officiellement pour la première fois de négocier avec les djihadistes, pour venir à bout du terrorisme. Ce changement de stratégie provoque là encore beaucoup de débats dans la presse régionale, dont Courrier International a recensé quelques-unes des réactions. Si le journal burkinabé Le Pays se félicite de ce que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta se soit «rendu à l’évidence», «maintenant que la situation est devenue ‘indémerdable’», L’Observateur Paalga, un autre quotidien burkinabé, lui, s’interroge: «Fût-ce avec de longues fourches pour ne pas se salir, un État peut-il dîner avec le diable?». Ces doutes sont renforcés par la complexité des relations entre les différents groupes djihadistes de la région. Le quotidien français Libération cite les deux principaux d’entre eux, l’Etat islamique au Grand Sahara et le Jnim, une coalition de groupes jihadistes placés dans le giron d’Al-Qaeda et dirigée par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly. Sont-il des ennemis, comme le furent les branches de l’Etat islamique et d’Al-Qaeda ? »,«ou bien des partenaires, s’échangeant avis religieux, armes et combattants à l’occasion d’une attaque d’envergure?», se demande Libé. Le journal cite l’analyse de Bakary Sambe, le directeur du Timbuktu Institute. Selon lui, ces organisations «peuvent développer des alliances de circonstance, mais aussi rivaliser pour le contrôle des territoires ou de l’économie criminelle, en faisant jouer des logiques tribales» - des rivalités qui «peuvent aller jusqu’à des affrontements directs, lorsque leurs intérêts divergent».
On ne se quitte pas là-dessus. Parce qu’il y a des histoires de guerre et de paix nettement moins dramatiques, je vous suggère de jeter un cil au journal irlandais The Echo, qui raconte la bataille électorale qui oppose en ce moment un mari et sa femme, tous deux candidats à des élections locales dans la région de Cork. Il est social-démocrate, elle est républicaine. Ils sont rivaux, mais ils s’aiment. Comme quoi tout est possible…
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