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Les forces de l'ordre ont arrêté 278 migrants, dont 132 se déclarant mineurs, lors du démantèlement de la "jungle" de Calais qui a duré deux heures, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais.

Le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, a annoncé un premier bilan de l’évacuation policière de la zone où s’étaient réfugiés des centaines de migrants, au nord-est de Calais, ce mardi matin : 278 migrants ont été interpellés, dont 132 mineurs. Selon notre envoyée spéciale Virgine Herz, les deux groupes ont été séparés : pendant que les adultes sont en garde à vue, les mineurs sont acheminés dans des centres d’hébergement pour mineurs.

"La plupart des migrants présents ont tous été arrêtés, en l’espace de 20 minutes, dans des scènes assez violentes, du moins traumatisantes", décrit Virginie Herz. "Les migrants étaient protégés par un cordon formé par des membres d’associations caritatives et d’ONG. Les policiers sont venus les chercher un à un, et ont tenté de séparer ceux qui se déclarent mineurs de ceux qui sont majeurs. Certains des migrants, en particulier les mineurs, semblaient particulièrement choqués, et se sont mis à pleurer."

Plus tôt dans la matinée, "les migrants s’étaient rassemblés silencieusement derrière des banderoles, à proximité d’un feu de camp", témoigne Virginie Herz. "Sur les banderoles, on peut lire en anglais ou en pachtoune : "La jungle est notre maison" ; "S’il vous plaît, ne détruisez pas la jungle" ; "Si on détruit nos maisons, où sont nos droits humains ?"

"Pas la force de se réfugier ailleurs"

Cette "jungle", située dans un sous-bois sablonneux, à proximité d’une zone industrielle, n’abritait, au moment de l’évacuation, plus qu’une centaine de personnes, contre 700 la semaine passée. Selon les témoignages recueillis par Virginie Herz, la plupart des migrants arrêtés mardi sont originaires d’Afghanistan. Beaucoup sont mineurs, et s’espèrent protégés par leur âge. "Ils veulent absolument rejoindre l’Angleterre et ne pas rester en France où ils se disent mal accueillis", explique Virginie Herz. "Ceux qui sont là n’ont pas eu la force d'aller se réfugier ailleurs, dans d’autres campements sauvages."

Après l’annonce du démantèlement de cette zone proche de Calais, plusieurs centaines de migrants ont déserté la "jungle". D’après les associations d’aide aux migrants, citées par l’AFP, des hommes sont partis en Autriche, en Norvège ou en Suède, en Belgique ou à Paris, mais aussi dans d'autres "mini-jungles" du Nord-Pas-de-Calais. Vincent Lenoir, de l'association calaisienne Salam, affirme à l’AFP qu’environ un millier de migrants auraient pu rejoindre l’Angleterre, profitant d'un "accord secret" entre Paris et Londres, destiné à "faciliter" le démantèlement de la "jungle".

La "pression" continuera de s’exercer

Interrogé mardi matin sur RTL, le ministre Eric Besson a précisé que « tous les migrants » ont été approchés "individuellement, pour leur faire part de leurs droits et leurs devoirs. Leurs droits : nous leur avons proposé un retour volontaire dans leur pays. 180 d’entre eux ont choisi cette option. D’autres ont dit vouloir faire droit à la demande d’asile : 170 l’ont fait. D’autres sont en situation irrégulière et seront reconduits à la frontière". Jeudi dernier, le ministre avait toutefois affirmé que "si la situation en Afghanistan ne le permet pas, il n'y aura pas de retour forcé" dans ce pays.

Le préfet du Pas-de-Calais a prévenu, mardi, que la "pression" continuerait à s’exercer sur d’autres squats dans l’ensemble du Pas-de-Calais pour faire cesser l’idée, chez les migrants, que venir à Calais est une solution pour se rendre en Angleterre, rapporte Virgine Herz.