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Violences policières en France: "La fin du flagrant déni?"

À la une la presse, mercredi 15 janvier, la reprise des manifestations au Liban, et la poursuite des rassemblements contre le régime en Iran. En France, un début de mea culpa du gouvernement sur les violences policières. L’air irrespirable à Melbourne, où ont débuté les qualifications pour l’Open d’Australie. Et une nouvelle polémique "made in UK". 

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À la une de la presse, la reprise, lundi, des manifestations au Liban contre le retard pris dans la formation du nouveau gouvernement.

"La colère et la pression sont de retour dans la rue" : d’après The Daily Star Lebanon, plus de 20 personnes, manifestants et policiers, ont été blessés lors d'affrontements qui ont émaillé le "mardi de la colère", notamment devant le siège de la banque centrale, à Beyrouth. Elle a été prise pour cible par des Libanais de plus en plus frustrés, entre autres, par les limitations grandissantes des retraits en espèces. "La rue de nouveau mobilisée pour un dernier avertissement" : L’Orient-Le Jour rapporte que les manifestants ont donné 48 heures au Premier ministre désigné, Hassane Diab, pour former un cabinet composé d’indépendants, faute de quoi il devra se récuser.

Poursuite des rassemblements également en Iran, où les manifestants réclament toujours le départ du guide suprême. Si la presse officielle, à l’image de Khorasan, ne mentionne nulle part ces appels à la démission d’Ali Khamenei, ni la répression qui frappe ces rassemblements, elle fait tout de même état de manifestations officielles de soutien aux familles des 176 "martyrs" du vol d’Ukraine Airlines, abattu "par erreur" la semaine dernière par un tir de missile iranien. Mis sous pression, le pouvoir a réagi, lundi, par la voix du président Rohani, qui dit exiger que tous les responsables de la catastrophe soient "punis". "Pour notre peuple, il est très important que quiconque a été fautif ou négligent, quel que soit son niveau, soit poursuivi en justice", promet Hassan Rohani, cité par The Iran Daily. Cet engagement risque toutefois de ne pas suffire à calmer la colère des Iraniens, comme le suggère un dessin publié par le panarabe de Londres, Asharq al-Awsat montrant le guide suprême Ali Khamenei tentant d’éteindre les nombreux foyers de contestation qui sont en train de transformer l’Iran en bombe à retardement.

En France, Emmanuel Macron a demandé "des propositions claires pour améliorer la déontologie" des forces de l’ordre face à la multiplication, ces dernières semaines, des accusations de "violences policières". "Des Gilets jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites, les violences policières ont explosé", accuse Libération, qui se réjouit de voir le gouvernement en général, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, en particulier, prendre enfin conscience du problème, "après trois morts et plus d’un an à fermer les yeux". "Le mur du déni a fini par se fissurer", salue le journal, qui regrette néanmoins que cette prise de conscience ne s’accompagne pas d’un "changement de la doctrine du maintien de l’ordre". D’après 20 minutes, l’annonce du président "divise les députés et les syndicats" de policiers, agacés par ce "rappel à l’ordre". "Ce sont des propos inappropriés, regrette le secrétaire général d’Alliance, dans les colonnes du journal. Ce n’est pas le moment de nous parler d’exemplarité, les policiers le sont bien plus que les voyous auxquels ils sont confrontés".

Contestation en France, toujours. Après avoir été relaxés en première instance, deux militants écologistes ont finalement été condamnés en appel à 250 euros d’amende pour avoir décroché des portraits officiels d’Emmanuel Macron, afin de réclamer plus d’action de la part du gouvernement, pour lutter contre le réchauffement climatique. Lu sur le Huffington Post.

Le problème du réchauffement climatique affecte particulièrement l’Australie, en proie à des incendies dévastateurs depuis des mois. L’une des conséquences de ces incendies, qui ont détruit plus de 10 millions d’hectares et causé la perte de plus d’un milliard d’animaux, est de rendre l’air irrespirable, notamment à Melbourne, où a eu lieu hier la première journée des qualifications de l’Open d’Australie. Les rencontres ont commencé dans une atmosphère viciée par les fumées. Le quotidien sportif français L’Equipe s’émeut du "calvaire" subi par les joueurs, confrontés à un air "irrespirable". "Les joueurs de tennis souffrent de la fumée produite par les incendies" : au Royaume-Uni, The Guardian compatit, lui, aux souffrances de la joueuse canadienne Eugenie Bouchard, qu’on voit reprendre difficilement son souffle. La Slovène Dalila Jakupovic a quant à elle dû abandonner la compétition, après avoir souffert de violentes quintes de toux.

La presse britannique, elle, fait état d’une nouvelle polémique mercredi matin. Après l’affaire Harry et Meghan Markle, celle du carillon de Big Ben. Cette nouvelle très sérieuse affaire a éclaté après qu’un député conservateur a demandé la remise en service exceptionnelle de l’énorme horloge le 31 janvier, date attendue du Brexit. Mais le problème, c’est que cette remise en service anticipée du carillon de Big Ben, actuellement en rénovation, coûterait la bagatelle de près de 585 000 euros, juste pour faire retentir les onze coups de 23 heures, l’heure à laquelle le Brexit aura lieu à Londres - soit minuit à Bruxelles. Mais quand on aime, on ne compte pas. Pour le très eurosceptique Daily Express, la messe est dite : oui, "Big Ben DOIT sonner pour le Brexit", "car le Royaume-Uni doit célébrer comme il se doit ce moment historique", et "le retour de sa liberté bénie". Ce discours atterre, toutefois, une partie des Britanniques, qui jugent l’idée totalement saugrenue et se sont amusés à détourner cette une du Daily Express. Un internaute a publié une parodie sur Twitter, demandant à ses compatriotes: "Est-ce-que vous avez perdu la tête ? On est en pleine crise climatique, l’Australie est en feu, des milliers de gens dorment dans la rue et vous voulez dépenser près d’un demi-million de livres pour faire sonner une putain d’horloge ?".

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