Le 9 mars 2009, Barack Obama relance la compétition dans la recherche sur les cellules souches. Derrière cette course scientifique, se cachent de formidables perspectives économiques. Et dans ce domaine, l'Amérique veut la première place.

En France, la recherche sur les cellules souches embryonnaires est sous surveillance. Selon Arsia AMIR-ASLANI, "les pays comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne sont favorisés par rappoprt à la France car les grands laboratoires pharmaceutiques peuvent nouer des contrats de collaboration avec différents centres de recherche qui n'ont pas les mêmes contraintes que les sociétés ou laboratoires de recherches français. " Pourtant les cerveaux français bouillonnent. A Evry, le laboratoire I-Stem est l'un des premiers centres sur les cellules souches. Son directeur Marc PESCHANSKI regrette que la loi française n'encourage pas plus la recherche. Comment survivre alors face à tous ces concurrents, dans un monde où les règles ne sont pas les mêmes pour tous ? Heureusement, les sociétés étrangères sont là. Le Laboratoire I-Stem s'est associé en juin dernier avec le groupe Roche. L'entreprise suisse a signé un chèque de 7,5 millions d'euros au laboratoire français. En contrepartie, I-Stem formera pendant deux ans les équipes de Roche. Ce partenariat lui permet de passer à un niveau industriel et de s'installer sur une scène internationale, très compétitive. Une aubaine pour I-Stem mais également pour Roche, qui, comme l'explique Lee BABISS, directeur de recherche au sein du groupe suisse, va pouvoir tirer partie des connaissances des recherches françaises. "Grâce à ce partenariat, nous espérons mieux comprendre le fonctionnement de ces cellules pour pouvoir les intégrer à nos recherches pré-cliniques. Et ensuite à des applications thérapeutiques." Les industriels suisses, américains, anglais et même chinois sont en tête de la compétition sur les applications thérapeutiques à partir des cellules souches. En France, les chercheurs tentent de rattraper leur retard. Quant aux industriels français, à trop attendre, ils risquent de se faire distancer. Une enquête de Stéphanie Paviet et d'Eric Josset.