À Bagdad, les tensions entre Téhéran et Washington inquiètent les Irakiens. Ils refusent que leur pays soit de nouveau le théâtre d'une guerre.
"Gardez votre guerre loin de l'Irak." Sur cette pancarte affichée à Bagdad, le message est clair : les Irakiens ne veulent pas d’une nouvelle guerre. Pourtant, depuis l'assassinat du général Qassem Soleimani par une frappe militaire américaine, le risque d'un énième conflit sur le sol irakien occupe tous les esprits.
"J'ai peur. Si ça arrive, notre vie va s'arrêter, il n'y aura plus de travail, plus d'école", confie un jeune homme à France 24.
Kareem Hanash est l'un des plus vieux commerçants du marché aux livres de la rue Mutanabin. Il a connu trois guerres, un embargo et des années de terrorisme. "La situation est vraiment dangereuse aujourd'hui. J'espère que l'Irak va sortir de ce conflit [entre l'Iran et les États-Unis] parce que ce sont des problèmes politiques, ce n'est pas la faute des gens ici", souffle-t-il.
Depuis début octobre, des milliers d'Irakiens manifestent place Tharir pour demander le départ de la classe politique actuelle et la fin des ingérences étrangères. Ces manifestants pointent particulièrement du doigt les groupes armés irakiens, proches de Téhéran, qui appellent à la vengeance depuis la mort du général Soleimani, faisant craindre une nouvelle escalade.