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Meghan Markle et le prince Harry, une marque alléchante en Amérique du Nord

L'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Le prince Harry et son épouse Meghan ont décidé de prendre leurs distances avec la famille royale britannique. Ils souhaitent s'installer une partie de l'année en Amérique du Nord et prendre leur indépendance financière. Un pari qui pourrait s'avérer juteux.

Le prince Harry et son épouse Meghan ont annoncé, mercredi 8 janvier, qu’ils renonçaient à leur rôle de premier plan au sein de la famille royale britannique pour s'installer une partie de l'année en Amérique du Nord. Ils disent vouloir devenir "financièrement indépendants". Mais en ont-ils les moyens ?

Selon plusieurs experts, le couple pourrait capitaliser sur son image forte et fait déjà saliver plus d’un acteur économique.

"Toutes les maisons d'éditions du monde veulent leur livre, (...) toutes les marques veulent les avoir sous contrat", résume Ronn Torossian, fondateur de l'agence de relations publiques 5WPR. "Leur aura vaut celle des Obama, (...) de Kylie Jenner ou de Jay-Z", selon lui.

Le prince #Harry et #meghanmarkle prennent officiellement leurs distances avec la famille royale. Explications ⤵️#theroyalfamily #queenelizabeth #MeghanAndHarry #megxit pic.twitter.com/TECVzoScEM

— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 9, 2020

Le couple forme en effet un duo des plus glamours. D'un côté, une actrice américaine, dont la série "Suits" a connu un succès honorable. De l'autre, un membre de la famille royale britannique, fils de l'icône Diana.

"En tant que couple, leur statut est encore supérieur", explique Sharron Elkabas, PDG de l'agence MN2S, qui propose les services de célébrités pour divers événements et partenariats, du footballeur Pelé à la star transgenre Caitlyn Jenner. Foyer mixte, "couple royal le plus progressiste, ils incarnent une nouvelle ère et un changement des traditions royales", observe-t-il, "ce qui constitue un angle unique et élargit sensiblement leur audience".

Pour tous les observateurs, il est improbable que le couple tente de se réfugier dans l'anonymat, en quête d'une "vie ordinaire", comme le titrait jeudi le New York Post en Une, illustrée par un photomontage de Harry en slip et Meghan en bigoudis devant leur poste de télévision.

Mordant, le tabloid ce matin...

Et que dire du #Megxit, qui semble affliger l'épouse de tous les torts dans cette décision) pic.twitter.com/fhGAj9m8Di

— Yanik Dumont Baron (@Ydb) January 9, 2020

"C'est irréaliste, parce que s'ils veulent être autonomes financièrement, ce ne pourra être qu'en s'appuyant sur leur lien avec la famille royale", considère Arianne Chernock, professeure à l'université de Boston et spécialiste de la couronne britannique.

"Sachant que Richard Branson (fondateur du groupe Virgin) peut demander des sommes à six chiffres (au moins 100 000 dollars) pour une seule apparition, eux pourraient demander jusqu'à sept chiffres (au moins un million)", estime Sharron Elkabas. "S'ils le veulent, ils peuvent avoir des revenus à 8 ou 9 chiffres par an grâce à des contrats", donc jusqu'à plus de 100 millions de dollars annuels, renchérit Ronn Torossian.

Une future fondation ?

Plutôt qu'un livre bourré de révélations ou la recherche du plus gros contrat de "sponsoring", beaucoup voient le couple se montrer très sélectif, attentif à préserver son image mais aussi celle de la famille royale.

"On est davantage sur des événements de charité ou des discours", analyse Sharron Elkabas, qui cite l'exemple des Obama. Le couple présidentiel "utilise sa plateforme pour contribuer à des changements favorables dans le monde". La série documentaire qu'Harry prépare avec Oprah Winfrey pour la nouvelle plateforme de streaming d'Apple apparaît comme un bon exemple.

Selon le Daily Mail, Meghan Markle aurait repris contact avec son ancienne attachée de presse pour lever des fonds à Hollywood en vue de monter une fondation avec Harry. En revanche, pas de projet de relancer sa carrière d'actrice, a priori.

Des fonds royaux

Harry et Meghan ont officiellement renoncé pour l’instant à leur part de l'allocation royale ("Sovereign Grant"), versée à la reine pour payer ses fonctions de représentation ou celles des membres de sa famille, ses employés et l'entretien du palais de Buckingham. Elle atteignait quelque 82 millions de livres pour l'exercice 2018-2019, dont on ignore la partie reversée à chaque membre de la famille. Elle est calculée à partir des revenus tirés de la gestion du patrimoine de la Couronne britannique.

Mais cette somme ne représente que 5 % des revenus du couple. Les 95 % restant leur sont alloués par le prince Charles, le père d'Harry, via le Duché de Cornouailles, une structure remontant au XIVe siècle revenant à l'héritier du trône qui gère 53 000 hectares de terres et des investissements financiers. Elle représentait des actifs de près d'un milliard de livres en 2018-2019 et un bénéfice de plus de 20 millions de livres. Le Times indique qu'environ 5 millions de livres (5,9 millions d'euros) sont reversés chaque année aux deux fils de Charles, Harry et William.

Contrairement à l'allocation royale, Harry et Meghan n'ont pas fait part de leur intention de renoncer à ces fonds. Reste à voir comment le prince Charles va réagir alors qu'il n'avait manifestement pas été consulté avant l'annonce de leur retrait. Les époux comptent également garder leurs titres royaux ainsi que l'usage de leur résidence, le cottage de Frogmore, sur les terres du château de Windsor, "avec la permission" de la reine, propriétaire. La résidence avait été rénovée pour 2,4 millions de livres aux frais du contribuable pour leur emménagement, alimentant les critiques sur leur train de vie.

Le musée londonien Madame Tussauds sépare Harry et Meghan du reste de la famille royale. #Megxit https://t.co/NFyt49CYPf

— Théo Maneval (@TheoManeval) January 9, 2020

Si Harry et Meghan paieront leurs déplacements privés, ils affirment sur leur site vouloir continuer à "soutenir" Elizabeth II et à réaliser dans ce cadre des visites officielles, et donc financées par l'allocation royale. Leur statut de personnalités leur donne droit à une protection rapprochée armée de la part de la police britannique. Sur ce plan, aucun changement n'est prévu.