Au 36e jour de grève contre la réforme des retraites, une quatrième manifestation est prévue, jeudi, à Paris et en régions. Des rassemblements devraient également avoir lieu, samedi, partout en France, pour faire pression sur le gouvernement.
La France s'apprête à vivre, jeudi 9 janvier, une quatrième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, à l'appel de plusieurs syndicats.
Les regards sont portés sur l'ampleur de la mobilisation. Le 5 décembre, au premier jour du mouvement, entre 806 000 (ministère de l'Intérieur) et 1,8 million (CGT) de personnes avaient battu le pavé, un chiffre qui n'a plus été égalé les 10 et 17 décembre.
Ce nouveau rendez-vous dans la rue jeudi servira de journée test, avant la nouvelle mobilisation de samedi.
La CGT, FO, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires, Unef et UNL réclament "le retrait du projet de réforme pour ouvrir des négociations constructives afin d'améliorer le régime actuel".
Depuis le début de la crise, des concessions ont déjà été faites par l'exécutif à plusieurs corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l'Opéra, les marins ou encore les pilotes.
Un texte "injuste" et "mortifère"
L'intersyndicale campant sur sa position de retrait pur et simple du texte, "injuste" et mortifère", l'exécutif tente plutôt d'amadouer la CFDT, favorable au principe d'un système "universel" par points unifiant les 42 régimes actuels, mais braquée sur l'âge pivot à 64 ans.
En début de semaine, Édouard Philippe a tendu la main à Laurent Berger en proposant une "conférence de financement", suggérée par le leader cédétiste. Il a invité les partenaires sociaux, vendredi, pour parler du "mandat de cette conférence" et du "délai qui lui sera accordé" pour trouver des solutions.
La CFDT a bien reçu ce "signe d'ouverture", a déclaré Laurent Berger mercredi, tout en jugeant qu'on était "encore loin d'un accord".
"On veut que soit lancée cette conférence de financement et qu'on soit clair sur les contours de ce qui sera sa responsabilité, mais cela n'a de sens que s'il y a un abandon, dans le projet de loi qui est présenté, de l'âge pivot", a-t-il redit.
Des rassemblements prévus samedi
Pour maintenir la tension, le premier syndicat français a lancé une pétition en début de semaine contre l'âge pivot et prévoit des rassemblements samedi un peu partout en France. Le même jour, l'intersyndicale opposée à la réforme organisera une cinquième journée de mobilisation.
|| PÉTITION || Parce que l'âge pivot souhaité par le @gouvernementFR est aussi injuste qu'inutile, la CFDT vous invite à signer et partager massivement cette pétition pour réclamer le retrait de cette mesure d'âge et l'amélioration du projet de réforme !https://t.co/pVhsxSjJ78
— CFDT (@CFDT) January 6, 2020La suite du mouvement sera décidée lors d'une réunion jeudi, après la manifestation parisienne, qui partira en début d'après-midi de place de la République, direction l'église Saint-Augustin. D'autres manifestations auront lieu partout en France.
Sur le financement du système des retraites, la CGT partage une demande avec la CFDT : que la hausse des cotisations patronales soit mise sur la table de la concertation vendredi. Pas question pour le patronat.
Plusieurs secteurs en grève
Depuis le 5 décembre, la tension n'est pas retombée, notamment dans les transports (SNCF et RATP), avec une grève ininterrompue depuis 36 jours, la plus longue pour la SNCF depuis sa création en 1938. En 2018, les cheminots avaient mené 36 jours de grève contre la réforme de la SNCF, mais au rythme de deux jours d'arrêt de travail sur cinq.
De son côté, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) anticipe des "perturbations et des retards" possibles dans l'aérien. Elle a demandé aux compagnies d'annuler un tiers des vols programmés au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Toulouse.
En dehors des transports, les grèves se poursuivent dans d'autres secteurs, notamment chez les avocats ou dans les raffineries, ainsi que dans l'ducation nationale.