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Mort du général Soleimani : "Il y a encore de la place pour la diplomatie", assure Le Drian

Jean-Yves Le Drian a estimé lundi que la diplomatie pouvait encore s'inviter dans le dossier iranien. "Il est temps d'arrêter cette spirale infernale", a poursuivi le ministre des Affaires étrangères lors d'un entretien télévisé.

La perspective d'une guerre en Iran n'est pas inéluctable, a estimé Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. "Il y a encore de la place pour la diplomatie après la mort du général iranien Qassem Soleimani", tué par les États-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-il déclaré lundi 6 janvier sur BFMTV.

Il a en outre appelé les Iraniens à la retenue. Sans baisse de la tension au Moyen-Orient, "les risques de guerre sont au rendez-vous", a déclaré le chef de la diplomatie française. "Mais il y a encore de la place pour la diplomatie (...) personne ne veut la guerre", a-t-il ajouté.

"Il est temps d'arrêter cette spirale infernale", a encore dit Jean-Yves Le Drian, exhortant l'Iran à renoncer à une stratégie de représailles. "La seule condition, c'est que les deux parties (États-Unis et Iran, ndlr) s'engagent dans un processus de négociations pour permettre la stabilité régionale", a-t-il précisé.

"Le général Soleimani n’est pas un enfant de chœur"

Le chef de la diplomatie française a noté que les États-Unis avaient décidé d'éliminer le général Soleimani "pour des considérations sécuritaires qui leur appartiennent" et qu'ils n'avaient pas informé Paris de leur projet. "Le général Soleimani n'est pas un enfant de chœur (..) Il était mandaté par le Guide suprême pour mener des actions de déstabilisation dans toute la région", a-t-il ajouté.

Jean-Yves Le Drian a estimé par ailleurs que les dernières annonces de désengagement de l'Iran de l'accord encadrant son programme nucléaire n'étaient pas "connectées avec ‘la neutralisation’" du général.

L'Iran a annoncé dimanche ce qu'il a présenté comme la "cinquième et dernière phase" de son plan de réduction de ses engagements en matière nucléaire, affirmant qu'il ne se sentait désormais plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses"."Nous estimons que l'accord tient toujours", a déclaré le ministre français. Mais "le fait que tous les deux mois les autorités iraniennes violent une partie de l'accord lui font perdre beaucoup de substance", a-t-il poursuivi.

La France, cosignataire du texte avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Russie et la Chine, décidera à cet égard "dans les jours qui viennent" si elle déclenche le mécanisme de règlement des différends, prévu dans l'accord, qui pourrait mener à terme au rétablissement de sanctions de l'ONU contre l'Iran.

Avec Reuters et AFP