Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé, deux semaines exactement après son entrée en fonction, son premier gouvernement, composé de 39 membres.
Le porte-parole de la présidence algérienne a annoncé, jeudi 2 janvier, la composition du premier gouvernement du nouveau chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune.
Le 28 décembre, ce dernier avait nommé Premier ministre Abdelaziz Djerad, un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003), et l'avait chargé de constituer un gouvernement.
Des noms connus
Quatre des cinq principaux ministres figuraient déjà dans le précédent gouvernement, dirigé par Noureddine Bedoui et nommé le 31 mars par le président Abdelaziz Bouteflika, deux jours avant sa démission sous la pression d'un mouvement ("Hirak") de contestation inédit.
Sabri Boukadoum conserve le portefeuille des Affaires étrangères. Kamel Beldjoud, ministre de l'Habitat dans le gouvernement Bedoui, devient ministre de l'Intérieur, poste dont il assurait l'intérim depuis le limogeage de son titulaire Salah Eddine Dahmoune, le 19 décembre. Belkacem Zeghmati, déjà ministre de la Justice du gouvernement Bedoui conserve lui aussi son portefeuille, de même que Mohamed Arkab à l'Energie.
Quant au cinquième, Abderrahmane Raouya, nommé ministre des Finances, il avait déjà occupé le poste entre 2017 et 2019 sous la présidence Bouteflika, dans le gouvernement du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Tayeb Zitouni conserve lui son portefeuille de ministre des Moudjahidine (anciens combattants) qu'il occupe sans interruption depuis 2017. Au moins trois autres ministres, Farouk Chiali (Travaux publics), Sid Ahmed Ferroukhi (Pêche) et Hassane Mermouri (Tourisme), ont déjà occupé ces portefeuilles sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, qui fut président durant 20 ans.
Parmi ses 39 membres, le gouvernement compte sept ministres délégués et quatre secrétaires d'État. Il compte également cinq femmes. Principale originalité, il ne compte pas de vice-ministre de la Défense, poste qu'occupait depuis 2013, et jusqu'à son décès le 23 décembre, le puissant chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Le président de la République est traditionnellement ministre de la Défense en titre en Algérie.
Depuis février dernier, l'Algérie est secouée par un vaste mouvement de contestation de l'élite au pouvoir. Des centaines de milliers de personnes ont participé aux manifestations, d'abord quotidiennes puis hebdomadaires, qui ont entraîné en avril la démission d'Abdelaziz Bouteflika.
Élu le mois dernier avec 58 % des voix mais une participation ne dépassant pas les 40 % selon les chiffres officiels, Abdelmadjid Tebboune a accédé à la présidence à l'issue d'un scrutin snobé par la rue. Lors de sa prestation de serment il y a deux semaines, il s'est engagé à entamer rapidement des consultations pour rédiger une nouvelle Constitution, à lutter contre la corruption et à diversifier l'économie.
Avec AFP et Reuters