Après s'être imposés face à la Grèce en demi-finale (82-64), les champions du monde espagnols vont tenter de décrocher leur premier titre européen en disputant leur sixième finale continentale face à la Serbie, ce dimanche.
AFP - Opposée à la Serbie en finale de l'Eurobasket dimanche, l'Espagne part à la chasse aux fantômes et un premier titre européen après sa démonstration devant la Grèce, samedi à Katowice.
Au vu de son nouveau récital (82-64) contre les Grecs alors que la Serbie a battu (96-92 a.p.) une Slovénie usée, difficile d'imaginer comment le champion du monde pourrait rater l'occasion de mettre fin à une malédiction de 74 ans.
Sur six finales européennes depuis 1935, l'Espagne n'en a gagné aucune et le syndrome a encore frappé il y a deux ans, lorsqu'elle a perdu, face à la Russie à Madrid, un titre qui lui était promis.
Cette fragilité constitue peut-être l'unique espoir des Serbes, tant l'Espagne domine son sujet depuis qu'elle s'est débarrassée de l'étiquette de "loser magnifique" en remportant le Championnat du monde en 2006.
Certes, la Serbie compte un effectif homogène, dirigé de main de maître par Dusan Ivkovic. Certes, elle a battu (66-57) l'Espagne au premier tour.
Mais l'Espagne d'alors, avec Pau Gasol et Rudy Fernandez diminués par des blessures, n'a rien à voir avec celle qui a démoli tout le monde à Katowice. Avec une marge telle qu'elle peut écraser la France et la Grèce, en jouant le dernier quart avec ses remplaçants, tous titulaires dans les plus grands clubs.
"Ecrire l'histoire"
"Depuis qu'on a récupéré physiquement, on a retrouvé l'énergie nécessaire pour jouer notre jeu. J'ai douze joueurs opérationnels et maintenant on peut écrire l'histoire", a commenté l'entraîneur Sergio Scariolo.
Comme en finale du Mondial-2006 et en demi-finale de l'Euro-2007, la Grèce a cédé à cette irrésistible montée en régime. "Soyons réalistes, ils sont énormes, personne ne s'attendait à ce qu'on les batte", a dit le Grec Zisis.
L'équipe de Sergio Scariolo a fait la course en tête de bout en bout, creusant le trou dès le premier quart d'heure avec, comme face à la France en quarts de finale, un Pau Gasol magistral (18 points en 21 minutes).
Secondé par Rudy Fernandez, le pivot des Los Angeles Lakers a ensuite permis à son équipe de stabiliser l'écart, en compensant son déficit aux rebonds par une adresse nettement supérieure.
Outre la manie des Espagnols de perdre ses finales, que peut espérer la Serbie face à une telle armada ? Elle pourra tenter de redéployer le courage qui lui a permis de rattraper un déficit de onze points face à la Slovénie en deuxième période.
D'abord dominée par Erazem Lorbek, la Serbie a forcé la décision grâce au réveil de ses cadres (32 points pour Teodosic), les fautes de Lorbek ainsi que la fatigue extrême des Slovènes qui, comme les Grecs, avaient joué la veille après avoir, en plus, perdu Smodis et Dragic en cours d'Euro.
Mais dans quel état de fraîcheur seront à leur tour les Serbes après leur fantastique thriller de samedi, prolongé jusqu'à 23h15 ?