De nouvelles scènes de violences ont éclaté en Inde vendredi entre policiers et manifestants, lors d'une mobilisation contre une loi controversée sur la citoyenneté. La veille, trois personnes sont mortes au cours d'une manifestation, portant à neuf le nombre de morts depuis le début du mouvement.
Au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation qui a fait trois morts en Inde, des heurts ont à nouveaux éclaté vendredi 20 décembre entre policiers et manifestants mobilisés contre une loi controversée sur la citoyenneté, à Lucknow, la capitale de l'État d'Uttar Pradesh (nord).
Selon un dernier bilan, trois manifestants ont été tués par balles jeudi, portant le bilan à neuf morts depuis le début de ce mouvement de contestation la semaine dernière, l'un des plus amples auxquels sont confrontés les nationalistes hindous du Premier ministre Narendra Modi depuis leur arrivée au pouvoir en 2014.
Démenti de la police
Vendredi matin, alors que des interdictions d'attroupement étaient encore en place dans de nombreux endroits du pays, de nouveaux affrontements se sont produits. La police a stoppé quelques centaines de personnes en route pour aller manifester, a constaté un correspondant de l'AFP sur place. Les forces de sécurité ont chargé la foule à coups de bâtons et de jets de gaz lacrymogènes.
La veille, un manifestant a succombé à des blessures par balles dans cette même ville, a indiqué à l'AFP un docteur qui a souhaité garder l'anonymat pour des raisons professionnelles.
La police a démenti avoir ouvert le feu, mais le père de la victime a déclaré au quotidien Times of India que son fils a été abattu après s'être retrouvé dans une foule de manifestants lorsqu'il est sorti faire une course.
Charge de bâton et gaz lacrymogène
Les forces de l'ordre ont également tiré à balles réelles jeudi dans la ville de Mangalore (sud) pour disperser un attroupement d'environ 200 personnes, tuant deux manifestants, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police Qadir Shah. Quatre autres protestataires sont hospitalisés pour des blessures par balles.
"Ils marchaient vers le quartier le plus affairé de Mangalore. Cela a mené à une charge aux bâtons. Ensuite des gaz lacrymogènes ont été lancés. Mais vu que les manifestants ne s'arrêtaient toujours pas, la police a dû ouvrir le feu", a dit le responsable policier.
La loi incriminée facilite l'attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, à la condition qu'ils ne soient pas musulmans. La nouvelle législation ne concerne pas directement les Indiens de confession musulmane mais a cristallisé les peurs et colères de cette minorité après cinq ans de gouvernement des nationalistes hindous.
Avec AFP