
Dans la petite ville italienne de San Severo, un protocole a été signé entre les autorités catholiques et la mairie pour sortir les migrants de la précarité. Une première dans la région des Pouilles, où les migrants sont souvent exploités par les mafias locales pour travailler dans les champs.
Depuis 2010, le père Andrea Pupilla prêche la bonne parole dans la paroisse de San Severo, en Italie. Mais il ne lui est pas toujours facile de se faire entendre. La région des Pouilles où il officie est fortement marquée par l'exploitation des travailleurs migrants dans les champs par des mafias locales. Pour lutter contre ce fléau, le diocèse a décidé d’assister ces travailleurs irréguliers et sous-payés dans leurs démarches administratives.
"L'Évangile dit : ‘J'étais un étranger et vous m'avez accueilli’. C'est assez simple à comprendre. Christ est venu pour les plus fragiles, pour les plus pauvres. Et nous sommes le prolongement de la mission du Christ", déclame à France 24 le père Andrea Pupilla.
Une fois par semaine, le diocèse ouvre une permanence pour les migrants. En remplissant un formulaire, ils disposent d'une adresse de domiciliation à la paroisse, un précieux sésame pour les aider à régulariser leur situation. "Les étrangers sans domicile fixe ne peuvent pas accéder aux services publics fondamentaux. Ils travaillent mais pour différents motifs, ils n'ont pas les papiers en règle", poursuit le père Pupilla.
Grâce au domicile administratif, les travailleurs migrants ont la possibilité de demander à la mairie une pièce d'identité et un certificat de résidence en Italie. Pour la commune, c'est une façon de lutter contre le travail au noir.
"Avec des papiers d'identité, les ouvriers agricoles peuvent ouvrir un compte courant dans une banque ou à la poste. Et comme ça, ils peuvent être payés en bonne et due forme. C'est aussi un moyen pour combattre l'exploitation de ces personnes par un système agricole mafieux", explique Simona Venditti, assesseure aux politiques sociales de la mairie de San Severo.
À ce jour, trois paroisses participent au projet. Mais d'autres communes de la zone ont manifesté leur volonté d'adhérer à cette initiative fortement voulue par le pape François.