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"Qui veut défigurer la révolution libanaise?"

Dans la presse, ce lundi 16 décembre, la rencontre, hier, entre le président turc et le chef du Gouvernement libyen d’union nationale, pour renforcer leur coopération sécuritaire. La contestation au Liban et en Algérie. Des manifestations violentes en Inde. Et une déclaration signée Harvey Weinstein.

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Dans la presse, la rencontre d'hier entre le président turc Erdogan et le dirigeant du gouvernement libyen d'union nationale Fayez al-Sarraj.


Cette rencontre, - la deuxième en moins d’un mois - est à la Une du journal Türkiye. Elle a eu lieu au lendemain de la présentation, devant le parlement turc, d’un accord de coopération sécuritaire autorisant l'envoi d'une aide militaire turque en Libye et quelques jours après que Recep Tayip Erdogan a évoqué l'envoi de troupes pour soutenir Fayez al-Sarraj. Le quotidien turc anglophone Daily Sabah évoque un accord destiné à «renforcer» les relations turco-libyennes, dans la foulée de l'accord maritime conclu en novembre dernier. Un texte condamné par plusieurs pays, dont la Grèce et Chypre, car il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientales riches en hydrocarbures, dont le gouvernement turc a prévenu qu'il empêcherait toute exploration sans son autorisation. The Libya Observer, pour sa part, note que l’offre turque intervient à un moment où la capitale libyenne, Tripoli, est la cible d’une offensive à grande échelle des milices du «seigneur de guerre» Khalifa Haftar, soutenu par plusieurs puissances étrangères, dont l’Égypte, les émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la France et la Russie, avec l’appui de centaines de mercenaires soudanais.

Au Liban, les manifestants se sont heurtés violemment aux forces de l’ordre ce week-end. Le quotidien émirati The National évoque une «escalade» de la violence, dont les protestataires rendent responsable la police, qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. «Des bandes de miliciens qui mènent des assauts, des voyous qui s’infiltrent parmi les manifestants, des policiers un peu trop zélés : on cherche à l’évidence à défigurer la Révolution», accuse L’Orient Le Jour, qui note que c’est «dans ce climat de vive tension que se déroulent aujourd’hui les consultations parlementaires pour la désignation (du) nouveau Premier ministre». Si la nomination de Saad Hariri, qui a démissionné en octobre dernier sous la pression de la rue, est pratiquement acquise, la désignation des membres de son futur gouvernement divise la classe politique, d’après The Daily Star. Le quotidien anglophone explique que ces divisions retardent la formation d’un nouvel exécutif, au grand mécontentement des donateurs internationaux, qui exigent la formation préalable d’un nouveau gouvernement, pour accorder au Liban l’aide financière dont il a besoin afin de se sortir de la crise économique.

En Algérie, le nouveau président Abdelmajid Tebboune, élu la semaine dernière, a lancé un appel au dialogue avec les manifestants pro-démocratie «pour trouver une issue à la crise». D’après le quotidien officiel El Moudjahid, «la légitimité que confère le vote au président élu lui attribue toute la latitude pour mettre en œuvre son programme basé sur la consécration de la démocratie et la relance de la machine économique, débarrassée de sa dépendance aux hydrocarbures». Des promesses de changement auxquelles les manifestants ne croient pas, selon El Watan. Le quotidien alégrien assure que ces derniers, mis devant «le fait accompli électoral», vont poursuivre leur mobilisation, l’élection d’Abdelmajid Tebboune constituant même un «nouveau défi» pour le hirak, le mouvement de contestation. «Cette élection, au lieu de dénouer la crise, ne fait que l’aggraver et la prolonger», prévient le quotidien Liberté, où le dessin de Dilem résume l’état d’esprit des manifestants, qui perçoivent le nouveau président comme une simple créature des militaires.

Contestation, également, en Inde, où le mouvement contre la réforme de la nationalité a gagné la capitale, New Delhi. D’après The Times of India, l’université musulmane Jamia Millia, à New Delhi, prise d’assaut hier par la police, s’est transformée en «zone de guerre», les heurts entre étudiants et les forces de l’ordre faisant près de 70 blessés, dont plusieurs policiers. The Hindu fait état, lui, de «manifestations violentes» dans l’Assam, au nord-est du pays, et au Bengale-Occidental, à la frontière avec le Bangladesh, où les moyens de communication ont été coupés et les journalistes étrangers interdits. Les manifestants y protestent contre la loi appelée «Citizenship Amendment Bill». Un texte qui régularise des réfugiés venus d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh et leur accorde la nationalité indienne sur des critères religieux, à l’exception des musulmans.

On ne se quitte pas là-dessus. Il y a parfois des nouvelles dont on ne sait pas très bien s’il faut en rire ou en pleurer. Le Monde rapporte qu’Harvey Weinstein a livré hier une interview au tabloïd The New York Post. Un entretien dans lequel le producteur américain, accusé de harcèlement et d’abus sexuels, et dont le procès doit s’ouvrir dans moins d’un mois, se décrit comme un «pionnier» de la promotion des femmes à Hollywood. Et regrette le manque de reconnaissance que ce travail devrait lui valoir, selon lui… Vous m’avez bien lue.

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