Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné, vendredi, à de la prison ferme des membres d'un réseau nigérian de prostitution, opérant depuis le sud du pays, dans l'État d'Edo. Reportage de notre correspondant Moïse Gomis à Benin City, où il a mené l’enquête sur ces filières.
Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné, vendredi 29 novembre, à des peines allant jusqu'à sept ans de prison ferme, 24 membres d'un vaste réseau de proxénétisme d'origine nigériane, jugés pour avoir sévi dans cette ville ainsi qu'à Montpellier et Nîmes en 2016-2017.
Des proxénètes, dont certains ont écopé de un à sept ans de prison, se faisaient passer pour des pasteurs.Ces derniers étaient au cœur de ce vaste réseau opérant depuis le sud du Nigéria, dans l'État d'Edo. Ils profitaient de la fragilité des jeunes femmes pour les attirer en Europe et les réduire en esclaves sexuelles.
La majorité des victimes nigérianes de la traite des femmes ont subi des rituels d'allégeance, orchestrés par des prêtres animistes.
Depuis 2018, l'Oba de Benin, le chef traditionnel le plus respecté du Nigeria, a interdit aux prêtres animistes de collaborer avec les réseaux de trafic humain.
Mais malgré la lutte menée par les autorités, les réseaux proxénètes restent hyper actifs à Benin City.