Six officiers, six sous-officiers et un caporal-chef de la force Barkhane sont morts, lundi soir, au Mali, dans une collision accidentelle de deux hélicoptères, lors d'une opération de combat contre des jihadistes. Sept d'entre eux provenaient du régiment d’hélicoptères de combat de Pau et quatre autres appartenaient à la base de Gap.
La ministre des Armées, Florence Parly, a présenté, mardi 26 novembre, ses condoléances aux familles, proches et frères d’armes des treize soldats morts lundi soir dans une collision accidentelle de deux hélicoptères, lors d'une opération de combat contre des jihadistes.
Le ministère des Armées présente ses condoléances aux familles, aux proches et aux frères d’armes des 13 militaires de l’opération #Barkhane décédés lundi soir lors de l’accident en vol de deux hélicoptères de l’@armeedeterre, au cours d’une opération de combat.#RIP pic.twitter.com/snRs9tGzl1
— Ministère des Armées (@Defense_gouv) November 26, 2019Parmi les victimes, six officiers, six sous-officiers et un caporal-chef ont été tués. Sept d’entre eux venaient de la base de Pau-Uzein, tandis quatre autres appartenaient au quatrième Régiment de chasseurs de Gap. Deux autres soldats dépendaient du régiment d’artillerie de montagne de Varces et du régiment étranger de génie de Saint-Christol.
La ministre a livré la liste exhaustive des soldats décédés :
Le capitaine Nicolas MÉGARD, du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Le capitaine Nicolas Mégard, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, âgé de 35 ans, était marié et père de trois enfants. Ce pilote d’hélicoptère a servi la France pendant plus de 14 ans. Né le 3 février 1984 à Villeneuve-Saint-Georges, il s’est d’abord engagé en tant que sous-officier d’active [École Nationale des Sous-Officiers d'Active basée à Saint-Maixent-l'École] en 2005 avant de devenir officier. Il est envoyé à quatre reprises au Mali entre 2015 et 2017 dans le cadre de l’opération Barkhane. Officier exemplaire, il était aussi exigeant avec lui-même qu’avec ses subordonnés et disposait de la pleine confiance de ses chefs. "Toujours performant, d’une grande disponibilité, il montrait de belles qualités humaines et professionnelles au quotidien. Tacticien chevronné, il a toujours fait preuve d'une très belle hauteur de vue", estiment ses responsables.
Le capitaine Benjamin GIREUD du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Le capitaine Benjamin Gireud, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, a servi la France pendant plus de dix ans. Né le 22 avril 1987 à Digne-les-Bains, le capitaine s’est engagé en tant qu’officier sous contrat pilote en février 2009 puis a rejoint l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre après une formation initiale d’officier aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. "Officier pilote rigoureux et très performant, il possèdait un haut niveau de compétence professionnelle", salue sa hiérarchie. "Travailleur acharné, il a rempli toutes ses missions avec un sens aigu du devoir et de la fraternité d’armes. Ses très belles qualités professionnelles et humaines en ont fait naturellement un chef exemplaire, apprécié de ses subordonnés", estime-t-on dans son entourage. Benjamin Gireud, célibataire, sans enfant, est mort pour la France à l’âge de 32 ans.
Le capitaine Clément FRISON-ROCHE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Le capitaine Clément Frison-Roche, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, aurait eu 29 ans le 9 décembre. Né à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, Clément Frison-Roche était marié depuis un an et demi et était devenu le père d’une petite Victoire, âgée de 7 mois, selon des informations recueillies par le journal Sud-Ouest. Après une classe préparatoire au lycée militaire de Saint-Cyr-l’École, il intègre en 2012 l’école militaire spéciale de Saint-Cyr avant de rejoindre l’école d’aviation légère de l’armée de Terre. Ses excellents résultats lui permettent de se spécialiser sur l’hélicoptère Tigre, en tant que chef de patrouille en 2018. Envoyé au Mali en septembre 2019, il est mort alors qu’il effectuait sa première opération extérieure.
Le lieutenant Alex MORISSE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Le lieutenant Alex Morisse, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, a servi la France pendant plus de 10 ans. Né le 14 décembre 1988 à Champigny-sur-Marne, le lieutenant s’est engagé le 12 septembre 2011 en qualité d’officier sous contrat pilote et rejoint pour sa formation initiale les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Dès 2017, il est envoyé au Mali sur l’opération Barkhane et y effectue deux autres missions entre 2018 et 2019. Âgé de 31 ans, pacsé, le lieutenant avait reçu plusieurs médailles pour récompenser son engagement et ses qualités humaines.
Le lieutenant Pierre BOCKEL du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Le lieutenant Pierre Bockel était âgé de 28 ans. Il appartenait au 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau. Déployé à quatre reprises au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane entre 2017 et 2019, en tant que pilote sur Cougar rénové, il se montrait "particulièrement performant dans la réalisation des missions qui lui sont confiées", selon son régiment. Il vivait en couple et allait bientôt être père. Le lieutenant Pierre Bockel était le fils de Marie-Odile et Jean-Marie Bockel, ancien ministre sous Nicolas Sarkozy et sénateur du Haut-Rhin.
L’adjudant-chef Julien CARETTE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
L’adjudant-chef Julien Carette, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, a servi la France pendant plus de 17 ans. Né le 21 avril 1984 à Roubaix, il s’est engagé dès l’âge de 18 ans au 48e régiment de transmissions d’Agen en 2002 avant d’intégrer l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active basée à Saint-Maixent-l'Ecole en 2003. À sa sortie, il est affecté au 5e régiment d’hélicoptères de combat à Pau en tant que mécanicien cellule et moteur. Il poursuit brillamment sa formation jusqu’à obtenir en 2013 la qualification de mécanicien volant sur appareil à voilure tournante. Au cours de cette affectation, il est envoyé à de nombreuses reprises en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Mali, au Burkina Faso et en Afghanistan. Sous-officier charismatique et passionné par son métier, il est engagé au sein des opérations Serval puis Barkhane à plusieurs reprises. Il s’est distingué au cours de ces missions par sa grande compétence et son entier dévouement. Âgé de 35 ans, l’adjudant-chef Julien Carette vivait en couple et était père de deux enfants.
Le brigadier-chef Romain SALLES DE SAINT PAUL du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau
Né le 26 août 1984 en Colombie, le caporal-chef Romain Salles de Saint Paul a servi la France pendant plus de 10 ans. Il s’est engagé le 4 août 2009 en tant que militaire du rang. Marié et père de deux enfants, il a été envoyé la première fois au Mali en 2015 avant d’y revenir en 2018 et 2019 dans le cadre de l’opération Barkhane. Au cours de ces missions, il s’est "révélé être un très bon technicien ayant toujours à cœur de mener à bien ses missions. Particulièrement disponible et agréable à commander, il était très apprécié de tous", souligne son régiment.
Le capitaine Romain CHOMEL DE JARNIEU du 4e Régiment de chasseurs de Gap
Le capitaine Romain Chomel de Jarnieu, du 4e régiment de chasseurs de Gap, était célibataire et sans enfant. Né le 27 juin 1985 à La Roche-sur-Yon, le capitaine Romain Chomel de Jarnieu, s’est engagé dans la réserve le 11 juin 2012 pour servir au 2e régiment de Hussards. Il est envoyé une première fois au Tchad dans le cadre de l’opération Barkhane en 2016, puis au Mali en 2017. Le 1er mai 2019, il est promu au grade de capitaine et désigné une nouvelle fois pour partir au Mali le 26 septembre 2019 en tant que chef d’équipe commando. Maintes fois décoré, il s’est également vu remettre une lettre de félicitations à l’ordre du régiment.
Le maréchal des logis-chef Alexandre PROTIN du 4e Régiment de chasseurs de Gap
Le maréchal des logis-chef Alexandre Protin est né le 30 septembre 1986. Il a accompli toute sa carrière au sein du 4e régiment de chasseurs de Gap. Lors de sa formation initiale, il s’est vite distingué par sa rigueur et son enthousiasme au quotidien. Il était engagé pour la 3e fois au Mali, au sein du groupement tactique désert aérocombat, dans le cadre de l’opération Barkhane en qualité de tireur Minimi. Âgé de 33 ans, le maréchal des logis-chef Alexandre Protin était en couple, sans enfant.
Le maréchal des logis Antoine SERRE du 4e Régiment de chasseurs de Gap
Le maréchal des logis Antoine Serre, du 4e régiment de chasseurs de Gap, âgé de 22 ans, était le plus jeune soldat parmi les treize morts lundi. Né le 19 septembre 1997 à Riom, Antoine Serre s’est engagé au sein de l’école militaire de haute montagne à Chamonix le 1er septembre 2015. Nommé maréchal des logis le 1er janvier 2016, il a choisi le 4e régiment de chasseurs de Gap, où il a su s’imposer par son dynamisme, son exemplarité et son engagement au quotidien. Il était engagé pour la 3e fois au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Enthousiaste, il restait pour tous un élément moteur parmi ses pairs. Il était pacsé, sans enfant.
Le maréchal des logis Valentin DUVAL du 4e Régiment de chasseurs de Gap
Âgé de 24 ans, le maréchal des logis Valentin Duval était célibataire, sans enfant. Né le 8 février 1995 à Rouen, il intègre l’École des sous-officiers de Saint-Maixent par la voie semi-directe et est nommé maréchal des logis le 11 décembre 2017. Son grand professionnalisme, sa motivation pour le métier des armes et son amour pour la montagne lui ont permis de réussir et d’intégrer le groupement commando montagne du 4e régiment. Il est mort au cours de la 3e mission qu’il effectuait au Mali.
Le maréchal des logis-chef Jérémy LEUSIE du 93e Régiment d’artillerie de montagne de Varces
Le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie, du 93e Régiment d’artillerie de montagne de Varces, est né le 24 mai 1986 à Laval. Âgé de 33 ans, pacsé et sans enfant, il a servi la France durant plus de 12 années. Il s’est engagé, le 6 février 2007, en qualité d’opérateur navigateur au sein du 93e régiment d’artillerie de montagne. Il y fait preuve de "remarquables qualités militaires dès le début de sa formation", selon sa hiérarchie. Endurant et dynamique, ses frères d’armes se souviennent d’un "soldat de grande valeur, motivé et volontaire".
Le sergent-chef Andreï JOUK du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol
Le sergent-chef Andreï Jouk s’est engagé au sein de la légion étrangère en 2008. Après des missions en Afghanistan, au Mali, en Guyane et à Djibouti, en 2016 il avait réussi les tests de sélection pour la section de recherche et d’intervention offensive. C'est ainsi qu'il a rejoint le commando montagne. Poursuivant un parcours en tous points remarquable, il est un chef d’équipe et un légionnaire de montagne discipliné, dévoué à ses chefs et particulièrement investi dans toutes les missions qui lui sont confiées. Il intègre ainsi tout naturellement le corps des sous-officiers le 1er septembre 2011. Il est promu au grade de sergent-chef le 1er janvier 2018. Sur le territoire français comme en opération extérieure, il fait preuve d’un comportement exemplaire en tout lieu et en toute circonstance. Âgé de 43 ans, il était marié et père de quatre enfants.
Ce nouvel accident provoque l’un des plus lourds bilans humains subi par l’armée française en Opex depuis l’attentat du Drakkar, à Beyrouth en 1983.
Lors d'une conférence de presse à Paris, Florence Parly a annoncé qu'elle se rendrait prochainement à Gao, au Mali. Une cérémonie d'hommage national aux 13 soldats tués au Mali, présidée par le président Emmanuel Macron, aura lieu lundi 2 décembre aux Invalides à Paris, selon une source gouvernementale.