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Un an après le début de la contestation, les Gilets jaunes ont tenté, samedi, de donner un nouveau souffle à leur lutte sociale à Paris et dans plusieurs grandes villes de France.

Les Gilets jaunes ont défilé, samedi 16 novembre, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France pour tenter de donner un second souffle à cette lutte sociale inédite. En ce premier anniversaire du mouvement, ils étaient 28 000 dans toute la France, dont 4 700 à Paris, selon un décompte du ministère de l'Intérieur.

La dernière participation équivalente dans toute la France lors d'un samedi de manifestations des "gilets jaunes" remonte au 9 mars, avec 28 600 personnes, selon l'Intérieur. Ces chiffres sont régulièrement contestés par le mouvement, qui a estimé la participation de samedi à 39 530 personnes en France.

Lacrymogènes et canons à eau

Durant la journée, la tension a été particulièrement vive place d'Italie, dans le sud-est de Paris, où des personnes, visage masqué et vêtues de noir, ont lancé des projectiles, notamment des pavés, contre une agence de la banque HSBC et contre un centre commercial. Des voitures ont été renversées, du mobilier urbain cassé et des feux allumés. Les forces de l'ordre sont intervenues à l'aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau.

"Au vu des violences et des exactions", la préfecture de police a demandé l'annulation de la manifestation qui devait s'élancer de cette place à partir de 14H00.

Deux autres trottinettes électriques sacrifiées sur l'autel de la colère sociale #Acte53 (13e arr.) pic.twitter.com/AOJ1YruXAs

  Timothée Vilars (@TimoVilars) November 16, 2019

La manifestation Place d'Italie "rassemblait des individus qui ne défendaient pas une cause, mais procédaient à des destructions" et "à des attaques systématiques contre les forces de sécurité et contre les pompiers", a déclaré le préfet de police Didier Lallement lors d'une conférence de presse.

Dans le nord-ouest de la capitale, plusieurs dizaines de personnes ont brièvement bloqué la circulation sur le périphérique parisien au niveau de la porte de Champerret. Elles se sont retirées dans le calme à l'arrivée des forces de l'ordre, intervenues quelques minutes après leur irruption sur le périphérique.

Interpellations à Paris

La situation a été également tendue place de la Bastille, où une première marche autorisée arrivée de la porte de Champerret a été bloquée par les forces de l'ordre, selon une journaliste de l'AFP.

À 19h, la préfecture de police a fait état de 124 interpellations et 8 861 contrôles préventifs. À 18h30, 78 personnes avaient été placées en garde à vue en marge du mouvement, selon le parquet.

Plusieurs secteurs de la capitale étaient interdits aux manifestants, notamment les Champs-Élysées et les abords de l'Arc de Triomphe, théâtres de nombreuses violences dans les premiers mois du mouvement de contestation.

Des ronds-points réinvestis en régions

En régions, les premières manifestations ont démarré dans la matinée et se sont déroulées globalement sans incidents. Dans le sud-est, les "gilets jaunes" ont réinvesti certains ronds-points, distribuant tracts aux automobilistes, sans dégradation ni importante perturbation. Ils étaient une centaine à Albi (Tarn), quelques poignées à Auch, dans le Gers.

Des ronds-points ont aussi été réinvestis en Normandie, à Caen et Rouen, et en Bretagne, notamment à Vannes. Ils étaient 700 à Lille pour demander plus de "justice sociale, justice fiscale, justice climatique".

La situation était en revanche plus tendue à Nantes, où des heurts ont éclaté vers 16h dans le centre-ville entre les forces de l'ordre et près d'un millier de manifestants, selon la préfecture.

De multiples revendications

Alors que près de 300 000 personnes s'étaient rassemblées le 17 novembre 2018 à travers la France, notamment sur les ronds-points, ces manifestations hebdomadaires ont progressivement réuni moins de monde jusqu'à ce week-end anniversaire.

Un an après, les multiples revendications de cette vaste contestation demeurent : baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, retour de l'ISF, référendum d'initiative citoyenne.

Avec AFP et Reuters