Les centrales nucléaires de la Vallée du Rhône, arrêtées pour "audit approfondi" à la suite du séisme survenu lundi dans la vallée du Rhône, sont en cours d'inspection. Le redémarrage de la centrale de Cruas est prévue le 15 novembre.
Les centrales nucléaires de la vallée du Rhône sont en cours d'inspection après le séisme de lundi 11 novembre. Un tremblement de terre peut remettre en cause la sûreté des installations, bien qu'elles soient conçues pour résister à de tels phénomènes.
Le redémarrage de la centrale nucléaire de Cruas, arrêtée pour "audit approfondi", est toutefois prévue le vendredi 15 novembre, une date qui reste indicative, selon l'opérateur EDF mardi.
"Les équipes restent mobilisées sur place et passent en revue l'ensemble des systèmes de sûreté", a expliqué à l'AFP un porte-parole d'EDF. "On s'attelle à être bien certain d'être pleinement confiant dans nos installations avant le redémarrage".
Arrêt des réacteurs
Le seuil sismique vibratoire avait déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents sur le site. Mais aucun dégât sur les bâtiments n'avait été constaté, et les installations ont "fonctionné normalement", avait indiqué le préfet, soucieux de rassurer la population, lors d'une conférence de presse, lundi 11 novembre.
En revanche, la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), plus éloignée de l'épicentre du séisme, n'a pas été arrêtée car aucun seuil d'alerte n'y avait été mesuré.
Quant au site Orano du Tricastin, "certaines installations ont été temporairement arrêtées, sans que cela soit pour des motifs de sûreté", a relevé l'institution.
"Aucun dommage apparent"
Le séisme, de magnitude 5,4 sur l'échelle de Richter, a surtout frappé Le Teil (Ardèche), à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Cruas et à une trentaine de kilomètre du site du Tricastin (Drôme), qui regroupe notamment une centrale nucléaire et des usines d'Orano (ex-Areva) de traitement du combustible nucléaire.
L'Agence de sûreté nucléaire (ASN) avait auparavant assuré que le séisme n'avait provoqué "aucun dommage apparent" à ces sites, mais avait demandé à EDF de vérifier si les valeurs enregistrées dépassaient les seuils à partir desquels un examen plus poussé des installations, nécessitant l'arrêt des réacteurs, est nécessaire.
"L'ASN examinera les conditions dans lesquelles (les) réacteurs pourront redémarrer" à Cruas, a-t-elle indiqué dans une note d'information lundi soir. Une porte-parole a indiqué à l'AFP que l'arrêt des réacteurs pourrait durer "quelques jours", en fonction de ce qu'on trouvera ou pas.
"Il est urgent d'arrêter ces centrales"
Dans un tweet, le réseau "Sortir du nucléaire" a souligné que la magnitude de ce séisme était supérieure au "séisme majoré de sécurité" de 5,2 pour lequel les centrales du Tricastin et Cruas ont été construites.
"Il est urgent d'arrêter ces centrales avant qu'un accident grave ne survienne", ajoute-t-il.
Le directeur des centrales nucléaires à l'ASN, Rémy Catteau, a pour sa part observé qu'il faut prendre en considération l'accélération du sol ressentie sur place, et pas la magnitude mesurée au niveau de l'épicentre.
Avec AFP