
L'europhobe Nigel Farage a annoncé laisser le champ libre aux conservateurs du Premier ministre Boris Johnson en ne présentant aucun candidat dans les 317 circonscriptions gagnées par les conservateurs en 2017 en vue des législatives.
Nigel Farage et Boris Johnson ont fait alliance. Le Premier ministre britannique a accru ses chances de remporter les élections législatives du 12 décembre au Royaume-Uni avec l'annonce lundi 11 novembre par Nigel Farage, le chef de file du Parti du Brexit, de sa décision de ne présenter aucun candidat dans les 317 circonscriptions gagnées par les conservateurs en 2017.
Nigel Farage, qui avait auparavant annoncé qu'il ne briguerait personnellement aucun siège lors du scrutin anticipé du mois prochain, a justifié la décision du "Brexit Party" par le fait que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne était menacée.
Son parti sera toutefois présent dans le reste des 650 circonscriptions du pays, y compris celles que le Parti conservateur de Boris Johnson espère ravir aux travaillistes.
Unis contre les travaillistes
La semaine dernière, Nigel Farage avait promis de présenter 600 candidats si le Premier ministre ne renonçait pas à un Brexit négocié avec Bruxelles. "Le Parti du Brexit ne briguera pas les 317 sièges que les conservateurs ont emportés lors des dernières élections", a-t-il déclaré lundi.
"Mais ce que nous allons faire, c'est concentrer tous nos efforts sur tous les sièges détenus par le Parti travailliste, qui ont complètement violé leurs promesses de 2017", a-t-il ajouté. "Nous allons aussi affronter le reste des parties du 'remain'."
Cette stratégie équivaut donc à un pacte de non-agression avec les conservateurs et à un soutien par défaut à Boris Johnson, qui s'évite une concurrence sur sa droite dans près d'une circonscription sur deux.
Nigel Farage, "faiseur de roi"
Elle est toutefois loin d'assurer au Premier ministre qu'il disposera d'une majorité dans le prochain Parlement et pourrait transformer Nigel Farage en "faiseur de roi" en cas de succès de son parti et de Parlement sans majorité.
Boris Johnson a salué lundi la décision du "Brexit Party"; côté travailliste, Jeremy Corbyn, le chef de file du Labour, a estimé que l'annonce revenait à exaucer le vœu du président américain, Donald Trump, lequel avait récemment dit souhaiter une alliance Farage-Johnson.
Sur le marché des changes, la livre sterling a gagné jusqu'à 1 % face au dollar américain après l'annonce de Nigel Farage et évoluait au plus haut depuis six mois face à l'euro.
Avec Reuters