La presse italienne rapporte qu'un Marocain vivant près de Venise a tué sa fille parce qu'il ne supportait pas qu'elle entretienne une relation avec un non musulman. Un fait divers qui émeut le pays et fait les affaires de la Ligue du Nord.
L’extrême droite italienne tente de relancer le débat sur l’immigration en s’appropriant un fait divers sordide, qui fait les gros titres de la presse italienne ce mercredi. Sanaa, une jeune fille de 18 ans d’origine marocaine, aurait été frappée à la gorge avec un couteau par son père avant de mourir quelques minutes plus tard dans un bois de la région de Venise (nord de l’Italie). Celui-ci n’aurait pas supporté que sa fille entretienne une relation avec un Italien plus âgé et non musulman.
Plusieurs amis de Sanaa ont indiqué aux enquêteurs que le père avait déjà menacé sa fille à plusieurs reprises, selon les journaux italiens, qui rapportent également que le père aurait été arrêté par les carabiniers alors qu’il tentait d’effacer les traces du crime.
La Ligue du Nord, le parti d’extrême droite qui compte plusieurs ministres de hauts rangs au sein du gouvernement Berlusconi, s’est aussitôt emparée de cette affaire pour stigmatiser les populations immigrées.
Le correspondant de FRANCE 24 à Rome, Alexis Masciarelli, rappelle que le parti d’Umberto Bossi est coutumier du fait. Lorsqu’en 2006, à Brescia, une jeune femme d’origine pakistanaise avait été égorgée par son père, qui lui reprochait de vivre à l'"occidentale", la Ligue du Nord était aussi montée au front et avait demandé l’annulation de la loi sur les naturalisations.
Trois ans plus tard, le parti populiste voit dans ce nouveau crime "une preuve de plus de l’impossibilité pour la culture islamique de s’intégrer en Italie".