Les autorités turques ont indiqué, samedi, qu'elles comptaient renvoyer dans leur pays d'origine les ressortissants étrangers qui ont intégré l'EI. De nombreux pays, notamment européens, s'opposent aux retours de ces jihadistes arrêtés en Syrie.
"Nous ne sommes pas un hôtel pour membres de Daech." Le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a affirmé, samedi 2 novembre, que la Turquie ne garderait pas "jusqu'à la fin des temps" les prisonniers étrangers de l’organisation État islamique (EI) capturés en Syrie.
"Nous allons les garder sous notre contrôle pendant encore un certain temps. Ensuite, nous les renverrons dans leurs pays", a-t-il souligné devant la presse. Le ministre turc a en outre accusé plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, de déchoir certains de leurs ressortissants de leur nationalité pour empêcher Ankara de les expulser.
La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde qu'elle qualifie de "terroriste", mais qui a été le fer de lance de la lutte contre l'EI avec l'appui des pays occidentaux.
Jihadistes évadés
Dans le cadre de cette incursion, stoppée après la signature d'accords avec les États-Unis et la Russie, les forces turques ont mis la main sur des membres de l'EI qui avaient été faits prisonniers par les combattants kurdes.
Selon plusieurs pays, comme les États-Unis, d'autres prisonniers de l'EI se sont échappés de prison en Syrie en profitant du chaos causé par l'offensive turque. Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons sécuritaires.
Selon les autorités françaises, entre 400 et 500 ressortissants français se trouveraient dans le nord-est syrien, dont une soixantaine de combattants.
Avec AFP et Reuters