Sept policiers ont été désarmés à la suite de signalements pour radicalisation depuis l'attaque à la préfecture de police de Paris, a annoncé, mercredi, le préfet de Paris. Au total, 33 personnes ont été signalées.
Près d’un mois après l’attaque de la préfecture de police de Paris, qui a fait cinq morts dont l'assaillant, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale a auditionné, mercredi 30 octobre, le préfet Didier Lallement.
Au cours de l'audition, le préfet a indiqué que sept policiers ont été "désarmés" à la suite de signalements pour radicalisation "depuis le 3 octobre", date de l'attaque à la préfecture de police de Paris. Il a ajouté qu'il avait demandé à la direction général de la police nationale (DGPN) "trois suspensions" dont "une" a été mise en œuvre. Au total, il y a eu "33 signalements" pour soupçons de radicalisation.
Le préfet de police a rappelé qu'il avait adressé le 7 octobre une note à l'ensemble de ses services afin qu'ils signalent systématiquement tous les signes de radicalisation. L'auteur de la tuerie, Mickaël Harpon, était chargé de la maintenance informatique au sein de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). Selon un rapport interne de son service, il avait justifié auprès de certains de ses collègues l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, sans faire l'objet d'un signalement formel.
Le président de la commission d'enquête, Éric Ciotti (LR), a interrogé M. Lallement sur un signalement de Mickaël Harpon : "Le profil" de M. Harpon "a-t-il été signalé à la DRPP?", a demandé M. Ciotti. Le préfet de police a renvoyé à l'enquête judiciaire, ce que les membres de la commission, dont Marine Le Pen (RN), ont peu apprécié, considérant que la représentation nationale méritait "des réponses".
Face aux questions des députés, Didier Lallement a insisté sur le fait que "la conversion à l'islam ne doit pas entraîner de vérifications particulières". La lutte contre la radicalisation ne doit pas se transformer "en une dénonciation systématique de certains sous prétexte qu'ils appartiennent à telle ou telle religion", a également averti le préfet.
Didier Lallement : "La conversion semble être issue de son mariage (...) Mais je ne veux pas ici dire (...) que la conversation à l'islam entraîne immédiatement un signalement, ce n'est pas du tout comme cela que nous procédons."#DirectAN pic.twitter.com/J7lhKelkdG
LCP (@LCP) October 30, 2019Avec AFP