Alors que la première mouture du projet de loi pénitentiaire avait été saluée par la gauche pour ses "avancées", sa version remaniée, actuellement soumise aux députés, rencontre moins d'adhésion.
AFP - La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a souhaité faire de la prison française, souvent qualifiée d'"école du crime", "l'école de la lutte contre la récidive", mardi à l'ouverture à l'Assemblée nationale de l'examen du projet de loi pénitentiaire.
"Certains qualifient la prison d'école du crime. Nous devons ensemble en faire l'école de la lutte contre la récidive", a déclaré la ministre.
Alors que le Sénat avait adopté en mars une mouture saluée par l'opposition pour ses "avancées", le texte que défendra la garde des Sceaux, jusqu'au vote solennel prévu le mardi 22 septembre, est déjà vivement critiqué par la gauche, les associations et les syndicats du monde pénitentiaire.
La ministre s'est attachée à défendre les dispositions controversées adoptées ces derniers jours par la commission des lois de l'Assemblée, tel que le renoncement au principe de l'encellulement individuel, jusqu'alors inscrit dans la loi mais rendu inapplicable par la surpopulation carcérale.
Cette "question mérite un examen approfondi", a-t-elle dit, soulignant ses difficultés d'application. "Le principe de l'encellulement individuel sera applicable à l'achèvement du programme" de construction en cours, avec 68.000 places au total en 2017, a-t-elle fait valoir.
Elle a aussi défendu l'individualisation du parcours de détention: "le régime de détention doit s'adapter à la personnalité, la dangerosité et prendre en compte les efforts d'insertion", a estimé la ministre, jugeant nécessaire de mettre un terme à l'"égalitarisme injuste et inefficace qui prévalait".
Elle a défendu le recours à des sanctions alternatives à l'emprisonnement, tels que le placement sous bracelet électronique, et réaffirmé son hostilité aux aménagements de peine pour les récidivistes.