Bordeaux, Marseille et Lyon affronteront respectivement la Juventus, le Milan AC et la Fiorentina au cours de la première phase de la Ligue des champions. Retour sur les grands duels qui ont opposé Français et Italiens dans la compétition...
1985 : les Girondins de Battiston parviennent à faire douter la Juventus de Platini
Un quart de siècle s'est écoulé depuis la dernière rencontre entre les Girondins de Bordeaux et la Juventus de Turin. C'était en 1985, en demi-finale de la Coupe des clubs champions. Coachés par un certain Aimé Jacquet, les Bordelais avaient été secoués par le seul fait de devoir affronter les stars de la Juventus : Michel Platini, Zbigniew Boniek, Paolo Rossi, etc.
"À Turin, on a peut-être trop respecté la Juve compte tenu de son passé. Nous n'avons pas assez cru en nos qualités, se souvient le défenseur Patrick Battiston. On est tombé sur une équipe certes bien organisée, mais on n'a pas abordé le match comme on aurait dû le faire, avec des armes indispensables comme la fraîcheur."
Laminé 0-3 en Italie - "Je me souviens de certains médias qui avaient titré : 'Les poussins dans la basse-cour'" -, le champion de France 1984 montre un tout autre visage au match retour, qui s'était déroulé dans "une ambiance de folie", se remémore l'ancien défenseur international.
Avec 42 000 spectateurs, l'enceinte bordelaise avait fait le plein, et même battu son record d'affluence. "On avait réussi à malmener la Juve, à la faire douter, on avait une emprise sur le match", se souvient encore Battiston, auteur du point d'orgue de la rencontre : une frappe des 30 mètres qui s'écrase sur le poteau avant de pénétrer dans le but turinois. Bordeaux mène alors 2-0, mais ne parvient malheureusement pas à revenir à hauteur de son adversaire.
La Juventus s'impose finalement 3-2 sur l'ensemble des deux matchs. Et ira au bout de l'épreuve, s'imposant en finale contre Liverpool dans les larmes de la catastrophe du Heysel.
1993 : l'OM de Tapie crucifie le Milan de Berlusconi
Éliminé aux tirs aux buts par l'Étoile rouge de Belgrade en finale de la Coupe des clubs champions en 1991, l'Olympique de Marseille a dû attendre deux ans de plus pour écrire la plus belle page de son histoire.
À la tête du club phocéen depuis 1986, le sulfureux Bernard Tapie avait fait de la conquête du plus prestigieux des titres européens son principal objectif. Un soir de mai 1993, c'est Basile Boli, sur un coup de tête historique, qui permet à l'homme d'affaires de réaliser son rêve au Stade olympique de Munich, devant ce même Milan AC.
À l'époque, le Milan de Silvio Berlusconi comptait dans ses rangs un ancien Marseillais, Jean-Pierre Papin, Ballon d'or 1991 avec...l'OM. Le club lombard partait favori. La victoire n'en fut donc que plus belle. Mais l'euphorie fut de courte durée sur la Canebière : "l'affaire OM-VA", - qui tire son nom d'un match truqué entre l'OM et Valenciennes - rattrape Tapie, et le club marseillais fut relégué en deuxième division durant deux saisons.
2008 : Lyon double la Fiorentina
L'Olympique Lyonnais et la Fiorentina auront sans doute une impression de déjà-vu pour leur premier match du groupe E, à Gerland. C'est exactement de cette façon que les deux clubs avaient débuté leur campagne européenne, la saison dernière. Le 17 septembre 2008, Lyon, mené, était revenu au score, grâce à deux buts signés Frédéric Piquionne et Karim Benzema dans les vingt dernières minutes, en réponse à un doublé d'Alberto Gilardino, en première période.
Au match retour, à Florence, le 25 novembre, l'OL s'était imposé 2-1 et s'était qualifié pour les huitièmes de finale. Jean II Makoun (15e) et Benzema (27e) avaient marqué pour les Rhodaniens, tandis que Gilardino, une fois de plus, avait réduit l'écart pour les Florentins (45e).
Pour rappel, Lyon n'a remporté aucun de ses quatre derniers matchs à domicile contre des clubs de Serie A.