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"Nous sommes habitués aux promesses" : au Liban, la contestation se poursuit

Malgré l'annonce d'une série de réformes ambitieuses par le gouvernement, des milliers de Libanais ont poursuivi la contestation, lundi soir. À Beyrouth, on continue de dénoncer la corruption et de demander le départ de la classe politique actuelle.

Les annonces du Premier ministre libanais, Saad Hariri, n'ont pas suffi à calmer leur colère. Lundi 21 octobre au soir, des milliers de manifestants étaient encore dans les rues de Beyrouth où, à la lueur de leur téléphone portable brandi en signe de protestation, ils ont réclamé de nouveau le départ de la classe politique actuelle.

"Nous sommes habitués aux promesses d'Hariri", explique ce Libanais à France 24. "Avant les élections il promettait 900 000 emplois, tous promettaient réformes et lutte contre la corruption. Et nous voilà un an et demi plus tard, quel mensonge. Ils prétendent changer mais ce sont eux qui sont corrompus."

Sous pression, le gouvernement a promis un budget 2020 sans impôts supplémentaires pour la population, une baisse de 50 % des salaires du président, des ministres et des députés ainsi que de nouvelles taxes sur les banques.

"Ces décisions n'ont pas été prises en vue d'un marchandage. On ne cherche pas à vous demander d'arrêter de manifester et d'exprimer votre colère. C'est à vous de prendre cette décision, et personne ne vous fixe de limite de temps", a justifié Saad Hariri lors d'une intervention télévisée.

Outre ces réformes, le Premier ministre libanais a proposé aux manifestants "des élections anticipées". "Si vous (en) réclamez, alors votre choix sera respecté et moi, Saad Hariri, je suis personnellement avec vous", a-t-il affirmé.

Le mouvement de protestation au Liban trouve son origine dans un projet de taxe du gouvernement sur les appels effectués via l'application WhatsApp. Vite abandonnée, ce projet a pourtant mis le feu aux poudres. La mobilisation a pris de l'ampleur, se nourissant d'un sentiment de ras-le-bol face à la corruption et au manque de travail, et paralyse aujourd'hui une grande partie du pays.