logo

Le Giec dévoile un sinistre tableau des océans et des zones glacées de la planète

Un nouveau rapport des scientifiques de l'ONU, rendu public mercredi, met en garde sur l'impact des émissions de dioxyde de carbone sur les océans et montre que des mesures radicales peuvent encore empêcher les pires scénarios de se concrétiser.

Agissez contre les émissions de dioxyde de carbone sinon, des villes seront englouties par la montée des eaux, les rivières s'assècheront et la faune marine s'effondrera. L'avertissement lancé par les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est clair.

Dans un rapport publié mercredi 25 septembre sur les conséquences du changement climatique sur les océans, les glaciers et les pôles, le groupe d'experts montre aussi que des mesures radicales peuvent encore empêcher les pires scénarios de se concrétiser.

Si les émissions de dioxyde de carbone continuent d'augmenter, elles déséquilibreront si profondément les océans et la cryosphère que personne ne sera épargné par ces bouleversements, avertissent les scientifiques.

"L'élément essentiel qui émerge de ce rapport est que nous avons le choix. L'avenir n'est pas encore gravé dans le marbre", ajoute-t-il.

Un mètre d'ici 2100

Finalisé mardi à l'issue d'une dernière séance de 27   heures de négociations à Monaco entre scientifiques et représentants gouvernementaux, ce rapport est l'aboutissement de deux années de travaux.

Établi par plus de 100 auteurs sur la base de 7   000 publications scientifiques, il détaille les conséquences du réchauffement des océans et de l'accélération de la fonte des glaces pour plus de 1,3 milliard de personnes habitant soit dans des zones proches du niveau de la mer soit en montagne.

Ces scientifiques estiment que le niveau des mers pourrait s'élever d'un mètre d'ici 2100, soit 10   fois plus qu'au XXe siècle, si les émissions de dioxyde de carbone continuent d'augmenter, alors qu'elles ont atteint un niveau record l'an dernier. D'ici 2300, la hausse pourrait même atteindre cinq mètres.

Le dégel du permafrost en Sibérie ou dans l'Alaska pourrait quant à lui libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre, qui à leur tour accéléreraient le réchauffement climatique, alimentant ainsi un cercle vicieux.

En octobre 2018, le Giec avait déjà prévenu que les émissions de dioxyde de carbone devraient être réduites de moitié au cours de la prochaine décennie pour espérer atteindre les objectifs de limitation de la hausse de la température mondiale fixés par l'accord de Paris en 2015.

"Un choix à faire"

Le mois dernier, le groupe d'experts a appelé à un changement en profondeur de la gestion des terres et de la production agricole pour réduire le réchauffement climatique et préserver la sécurité alimentaire, la santé et la biodiversité.

Publié deux jours après un sommet sur le climat organisé par l'ONU, à New York, qui n'a débouché sur aucune réelle avancée dans la lutte contre le changement climatique, ce troisième rapport souligne le décalage entre les multiples avertissements des scientifiques et les politiques mises en œuvre par la plupart des gouvernements.

Pour les auteurs du rapport, l'évolution des océans est si lente que certains de ces bouleversements vont inévitablement s'intensifier dans les siècles à venir, même si le monde arrêtait du jour au lendemain d'émettre le moindre gaz à effet de serre. À à l'inverse, si les émissions continuent d'augmenter, les conséquences risquent de s'aggraver si rapidement que les sociétés à travers le monde ne seront plus en mesure de réagir à temps et les premières victimes en seront les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.

Avec Reuters