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"Tunisie, la démocratie à l'épreuve"

À la Une de la presse, vendredi, la "démocratie à l'épreuve" des urnes dimanche en Tunisie, en France, la grève massive à la RATP, premier coup de force syndical contre la réforme des retraites à l'heure des comptes de la crise des Gilets jaunes...

À deux jours de la présidentielle en Tunisie, le journal La Croix dresse le constat d’un "jeu totalement ouvert" entre les 26 candidats en lice. "La démocratie est à l’épreuve" dans ce pays, seul rescapé des printemps arabes, où les populistes sont en embuscade. " Le puissant parti Nidaa Tounes, qui avait porté au pouvoir le président Beji Caïd Essebsi en 2014, a depuis lors volé en éclats. Le parti islamiste Ennahda a lui perdu les deux-tiers de son électorat de 2011. Ces deux partis, qui ont dirigé le pays au sein de coalitions depuis cinq ans, ont cédé la place à un paysage politique morcelé, au sein duquel populistes et 'anti-systèmes' se sont frayés une place de choix".

Malgré tout, l’issue du scrutin semble bien incertaine. Alors que débute le vote anticipé des Tunisiens de l’étranger, le journal Le Temps s’interroge sur la possible "désaffection des électeurs" en raison d’une défiance vis-à-vis des candidats, notamment ceux ayant déjà exercé des responsabilités. Chaque électeur est à la "recherche du bon président" écrit le quotidien La Presse, malgré le désamour vis-à-vis de la classe politique et du parti islamiste Ennahda.

De son côté, la presse française se consacre au décryptage de la grève massive dans les transports en Île-de-France. Un "vendredi noir" qui augure déjà le front social qui se réveille en France, prévient Libération avec, en toile de fond, la réforme des retraites qui doit être votée d’ici l’été prochain. Mais d’ici là, "le gouvernement risque de se faire pincer très fort".En voulant supprimer 42   régimes spéciaux dont celui des agents de la RATP au nom du principe d’universalité, le gouvernement a jeté "un premier pavé dans la rame". Le Premier ministre Édouard Philippe peut compter sur L’Opinion, qui soutient que ce régime de la RATP est "spécialement obsolète". En matière de pénibilité "les éboueurs, les caissières ou les salariés des travaux publics (…) ne sont pas mieux lotis et aucun d’entre eux ne dispose de la possibilité de partir à la retraite à 52   ans". Le Figaro décrit un "gouvernement au pied du mur" et une refonte du système des retraites inéluctables, car les retraites, c’est "notre nitroglycérine nationale".

Pour sortir de la crise, Édouard Philippe mise sur "la concertation avec les partenaires sociaux et les citoyens", méthode qui a portée ses fruits avec les Gilets jaunes… Mais à quel prix   ? Le Parisien dresse le bilan comptable de la crise pour les caisses de l’État : un déficit budgétaire supplémentaire de 2,5   milliards d’euros en 2020.