logo

Algérie : "Gaïd Salah sourd face à la rue algérienne"

Dans la presse, ce mercredi 4 août, les réactions, en Algérie, aux déclarations du chef d’état-major de l’armée sur la présidentielle. Les violences xénophobes en Afrique du sud. Un jeune garçon battu à coups de câbles électriques, au Brésil, pour avoir volé des barres chocolatées. Et le psychodrame du Brexit, nouvel épisode.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan.

Dans la presse, les réactions à la déclaration, lundi, du chef d’état-major de l’armée algérienne, qui demande à ce que la date de la présidentielle pour élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika soit annoncée le 15 septembre.

Gaïd Salah a aussi précisé qu’il souhaitait que cette élection ait lieu d’ici la fin de cette année - une déclaration saluée par le quotidien officiel El Moudjahid, qui juge que cette proposition «a le mérite d’être frontale, sereine et responsable», en assurant qu'elle «permet d’éviter l’impasse politique et d’envisager avec plus de visibilité, de sérénité et d’optimisme l’avenir du pays». Mais en excluant toute «révision totale et profonde qui toucherait tous les textes», le chef d’état-major de l’armée est resté sourd à la principale revendication d’une partie de la rue algérienne, qui réclame, elle, un changement de constitution avant toute élection, relançant ainsi malgré lui la contestation, selon El Watan, qui rapporte que les étudiants ont de nouveau manifesté hier, pour réclamer «un Etat civil et non des généraux» - ce à quoi Gaïd Salah aurait répondu en «radoucissant le ton», lors d’une nouvelle intervention. El Watan publie aussi un dessin de Hic annonçant que ça y est, «c’est la rentrée». Le programme annoncé ne va pas au-delà du 15 septembre… «Après, on verra», élude le professeur dans sa salle de classe. Le dessinateur Dilem annonce, lui, que les manifestants se mobiliseront de nouveau dès ce vendredi. «Tu vas où?», demande une femme à son mari. «M’acheter de nouvelles chaussures pour vendredi», répond-t-il.

Beaucoup de réactions également ce matin, à la vague de violences xénophobes à Johannesburg et Pretoria, en Afrique du sud. Depuis dimanche, 5 personnes ont été tuées, près de 200 interpellées. D’après Business Day, ces violences ont touché des entreprises gérées par des étrangers, notamment du Lesotho voisin, du Mozambique, du Zimbabwe, mais également du Nigeria et de pays de l'Asie du Sud. Des violences meurtrières, également dévastatrices pour l’économie locale, selon le quotidien sud-africain, qui rappelle que le pays accueille à partir d’aujourd’hui le Forum économique mondial au Cap -un rendez-vous qui a justement pour objectif de démontrer l’attractivité de l’Afrique du sud aux investisseurs étrangers. Selon le journal en langue afrikaans Die Burger, le président Cyril Ramaphosa a condamné, hier, ces violences. Mais le sentiment général de ses compatriotes, c’est que les mots ne suffisent plus, et qu'il y a beaucoup, beaucoup à faire pour résoudre le problème de la violence endémique dans leur pays, comme en témoigne The Citizen, qui demande à Cyril Ramaphosa «d’éteindre le feu», mais surtout de régler le problème du chômage, en particulier dans les banlieues les plus pauvres. Le quotidien populaire s'inquiète à la fois de l'impuissance des forces de l'ordre, incapables, semble-t-il, de mettre un terme au chaos, et de celle du gouvernement à réduire le nombre de clandestins, provoquant ainsi une colère jugée légitime chez les citoyens les plus pauvres.

Autre drame de la pauvreté, au Brésil, cette fois, où les images d’un jeune garçon de 17 ans fouetté pour avoir volé des barres chocolatées, suscitent l’indignation. D’après A Folha de Sao Paulo, cette vidéo de 40 secondes montre un jeune noir battu à coups de câbles électriques par deux vigiles travaillant pour la chaîne de supermarchés brésilienne Ricoy, dans le sud de la ville de Sao Paulo. Une vidéo qui aurait été filmée le mois dernier, et où l’on entend l’un des agresseurs s’adressant ainsi au jeune garçon: «On va t’en mettre encore une pour éviter de te tuer. Alors, tu vas revenir?». Le quotidien, qui raconte que l’adolescent vit dans la rue depuis ses 12 ans, précise qu’il n’a pas osé porter plainte après les faits, car il aurait eu «peur pour sa vie». Face à l’indignation provoquée par ces images, une enquête de police a finalement été ouverte lundi.

On ne se quitte pas là-dessus. Pas question de nous dire à demain sans dire un mot de la rentrée à grand spectacle du parlement britannique, qui a rejeté, hier, toute sortie de l’UE sans accord, infligeant ainsi un sacré camouflet à Boris Johnson. Après la défection de l’un de ses députés en pleine séance, le Premier ministre conservateur a non seulement perdu sa majorité absolue au parlement, mais s’est aussi vu opposer une fin de non-recevoir, lors d’un vote qualifié d’«historique» par The Times. «Johnson perd le contrôle», annonce The Daily Mirror, en précisant que l’opposition travailliste a fait savoir qu’elle ne soutiendra le projet d’élections anticipées de Boris Johnson, qu’à condition qu’il exclue d’abord le principe d’un «no deal Brexit». Pas de sortie de l’UE sans accord, peut-être pas d’élections non plus: «la stratégie du Premier ministre est en ruines», commente The Financial Times… en évoquant un parti conservateur «désintégré». The Guardian, qui parle d’«humiliation» pour le Premier ministre, publie un dessin de Steve Bell où l’on voit le chef des rebelles conservateurs, Philip Hammond, défendant Westminster bec et ongles contre l’assaut de King-Kong Johnson.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.