Sous pression après une fusillade meurtrière dans une de ses enseignes au Texas et face à la multiplication des tueries de masse, le géant américain de la distribution Walmart a annoncé mettre fin à la vente de munitions pour armes semi-automatiques.
Le géant américain de la distribution Walmart a annoncé, mardi 3 septembre, qu'il allait arrêter de vendre des munitions pour armes de poing et pour certains fusils d'assaut.
Dans un communiqué, le patron du groupe, Doug McMillon, a qualifié d'"inacceptable" le statu quo sur l'encadrement des armes à feu et demandé au Congrès et à la Maison Blanche de prendre des mesures de "bon sens", notamment en renforçant la vérification des antécédents des acheteurs d'armes.
Doug McMillon a précisé que Walmart arrêterait de vendre des munitions pour les fusils d'assaut semi-automatiques utilisant des munitions de calibre 5,56 (ou son équivalent .223), une fois que les stocks actuels seraient écoulés.
Ces armes de type AR-15 sont extrêmement répandues aux États-Unis où elles équipent aussi beaucoup de chasseurs, qui sont nombreux à se fournir dans les magasins Walmart, réputés pour leurs prix bas et connus pour être des lieux de socialisation pour une partie de l'Amérique rurale.
Le groupe, premier vendeur d'armes dans le pays, a ajouté qu'il arrêtait également la vente d'armes de poing en Alaska, le seul État où il continuait jusqu'ici de commercialiser ce type d'armes. Walmart a également demandé à ses clients de s'abstenir de déambuler dans ses enseignes avec des armes à feu à la vue de tous, dans les États où il est autorisé de les porter de manière visible.
De récentes fusillades
Cette décision intervient un mois après une fusillade dans un supermarché Walmart à El Paso, au Texas, qui avait coûté la vie à 22 personnes. Une autre fusillade a eu lieu samedi dernier dans cet État du sud du pays, dans la ville d'Odessa, avec un bilan de sept morts.
La NRA, le puissant lobby pro-armes, a réagi à la décision du groupe en disant regretter que Walmart "succombe à la pression des élites anti-armes".
"Les files d'attente à Walmart seront bientôt remplacées par des files d'attente dans d'autres magasins, qui soutiennent plus activement les libertés fondamentales américaines", a tweeté la NRA.
Plusieurs candidats démocrates à la présidentielle de 2020 ont en revanche apporté leur soutien aux nouvelles mesures, tout en appelant à aller plus loin.
Joe Biden, favori des sondages, et l'élu texan Beto O'Rourke ont notamment plaidé pour une loi permettant la vérification des antécédents pour l'ensemble des citoyens. La sénatrice Elizabeth Warren a elle affirmé que Walmart "peut et doit en faire plus".
De son côté, le président Donald Trump, compagnon de longue date de la NRA mais qui s'était dit favorable à des réformes de "bon sens" début août, n'avait, pour l'heure, pas réagi.
Avec AFP et Reuters