Alors que les députés britanniques courent contre la montre cette semaine pour tenter de légiférer dans l'urgence et empêcher un Brexit sans accord avant la fermeture du Parlement le 9 septembre, plusieurs sorties de crise sont envisageables.
Les députés britanniques vont tenter de légiférer dans l'urgence cette semaine pour tenter d'empêcher un "no deal", une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) sans accord. Et ce avant la fermeture du Parlement, du 9 septembre au 14 octobre, décidée par le gouvernement de Boris Johnson. À l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée au Parlement britannique, voici les scénarios possibles du Brexit :
Un Brexit sans accord
Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s'entendre et le Royaume-Uni quitte l'UE sans accord de retrait à la date prévue du 31 octobre.
Redoutée par les milieux économiques, une telle sortie, brutale, fait craindre le rétablissement de droits de douane ainsi que des pénuries de produits alimentaires, d'essence et de médicaments. Le gouvernement a entamé ce weekend une vaste campagne d'information incitant les entreprises et les particuliers à "se préparer pour le Brexit".
Nouveau report
Les députés britanniques votent une loi contraignant le gouvernement à solliciter un nouveau report de la date du Brexit, afin d'éviter un "no deal".
Les élus de l'opposition pourraient bénéficier du soutien de conservateurs rebelles pour voter un tel texte, même si Boris Johnson a menacé d'exclusion du parti les Tories qui seraient tentés d'agir ainsi.
Les députés n'ont en tout cas que quelques jours pour légiférer avant la suspension du Parlement. Cette suspension, décidée par Boris Johnson, a provoqué un flot d'indignation de la part des opposants à un "no deal", qui y voient une tentative de les bâillonner.
Encore faudrait-il ensuite que le gouvernement se conforme à la volonté du Parlement. Le ministre chargé des préparatifs en vue d'une sortie sans accord, Michael Gove, a refusé de dire si le gouvernement se soumettrait à une telle législation, alimentant les craintes d'un passage en force de Boris Johnson.
Élections anticipées
L'opposition, emmenée par les travaillistes, pourrait faire voter une motion de censure pour faire tomber le gouvernement, dont la majorité absolue à la chambre des communes ne tient qu'à un seul siège.
Cependant, rien n'empêche Boris Johnson de décider que le scrutin se déroule après le 31 octobre, soit après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il pourrait aussi déclencher lui-même l'organisation d'élections anticipées dans l'espoir de renforcer sa majorité. Une option qu'il a néanmoins écartée lundi, selon son porte-parole.
Selon l'ancien ministre de la Justice David Gauke, un conservateur opposé à une sortie sans accord, la stratégie du gouvernement est de "perdre cette semaine" au Parlement "puis de convoquer des élections législatives en ayant éliminé ceux d'entre nous qui ne sont pas contre le Brexit, pas [ceux] contre un départ de l'Union européenne, mais [ceux] qui considèrent que nous devrions partir avec un accord".
Brexit avec accord
Londres et Bruxelles parviennent à décrocher un accord et à s'entendre sur la question cruciale du backstop, le filet de sécurité irlandais. Cette clause, qui vise à empêcher le retour à une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande,est au cœur du mécontentement de Londres.
Mais le négociateur de l'UE Michel Barnier a exclu dimanche 1er septembre de renégocier le backstop que Boris Johnson souhaite voir disparaître.
Avec AFP