L’armée israélienne a affirmé dimanche avoir riposté après des tirs de missiles antichars du Hezbollah lancés depuis le Liban vers le nord d’Israël, dans un contexte de tensions exacerbées entre ces deux pays voisins.
Israël et le mouvement chiite libanais Hezbollah ont échangé dimanche 1er septembre des tirs de missiles de part et d'autre de leur frontière commune, dans un contexte de vives tensions qui a fait craindre une escalade avant que la situation ne s'apaise, du moins provisoirement.
En début de soirée, les autorités israéliennes ont indiqué que des tirs de missiles antichars du Hezbollah plus tôt en journée avaient touché une ambulance militaire, sans toutefois faire de victime, contrairement à ce qu'avait d'abord affirmé le mouvement chiite libanais.
"L'échange de tirs est fort probablement terminé", a dit le porte-parole de l'armée Jonathan Conricus, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré avoir donné l'ordre à l'armée de rester "prête à tous les scénarios". "Nous réagirons en fonction des développements", at-il ajouté, se félicitant qu'Israël ne compte "même pas une égratignure".
Le Hezbollah libanais a lui affirmé avoir "détruit" un "véhicule militaire" de l'armée israélienne dans le secteur d'Avivim, dans le nord d'Israël, selon sa chaîne TV Al-Manar.
"Riposte"
L'armée israélienne avait brièvement demandé à la population vivant dans un périmètre de 4 km autour de la frontière libanaise de rester chez elle et d'ouvrir les abris antibombes. Les militaires israéliens avaient aussi bloqué l'accès à la frontière à la presse.
D'après une source proche du Hezbollah, ces tirs vers Israël sont une "riposte" à une frappe mortelle la semaine dernière d'Israël contre un village syrien d'où, selon l'État hébreu, le mouvement libanais et son allié de l'Iran préparaient une attaque au "drone kamikaze".
En représailles aux tirs du Hezbollah sur le nord d'Israël, l'armée israélienne a bombardé un secteur du sud du Liban, considéré comme "la source des frappes" du Hezbollah. "Nous avons riposté avec 100 obus et des tirs aériens", a affirmé Benjamin Netanyahu.
Les forces israéliennes ont "visé les environs des localités de Maroun al-Ras, Aïtaroun et Yaroun avec plus de 40 roquettes à fragmentation ou incendiaire, ce qui a provoqué des incendies" dans ces secteurs boisés, a de son côté rapporté l'armée libanaise. Ces villages se trouvent juste en face de la localité israélienne d'Avivim (nord), cible des missiles antichars du Hezbollah.
Tensions croissantes
Ces échanges de tirs interviennent sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah : le mouvement chiite a aussi accusé la semaine dernière l'État hébreu d'avoir mené des frappes de drones sur son propre bastion de la banlieue sud de Beyrouth. Une "attaque" présentée par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah comme "le premier acte d'agression" d'Israël au Liban depuis la guerre de 2006. Le président libanais Michel Aoun avait de son côté évoqué une "déclaration de guerre".
"La situation est certes dégradée entre Israël et le Hezbollah, mais d’abord cette riposte était annoncée par le chef du Hezbollah suite à l’attaque au drone israélienne, ensuite il n’y a pas eu mort d’homme du côté israélien, ce qui pousse à penser qu’il n’y aura pas de réplique au-delà de ce qu’ on a vu aujourd’hui de la part des Israéliens, c’est à dire un bombardement sur une position du Hezbollah au Liban", analyse sur France 24 Sofia Amara, journaliste au Liban.
Dimanche, le Premier ministre libanais Saad Hariri a demandé l'intervention des États-Unis, de la France et de la communauté internationale. Emmanuel Macron s'est entretenu avec Benjamin, Netanyahu et le président iranien Hassan Rohani, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, précisant que Paris est "en contact permanent avec tous les acteurs libanais" et appelle "chacun à prendre ses responsabilités en vue d'un retour rapide au calme". Washington est "préoccupé par l'escalade des tensions", a pour sa part déclaré un responsable américain du département d'État.
"Le calme général a été rétabli"
La force de l'ONU déployée dans le sud du Liban à la frontière avec Israël, a appelé à "la plus grande retenue". De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "sérieusement préoccupé" par ces incidents. Il a appelé les parties concernées à un "maximum de retenue", les exhortant "à cesser leurs activités qui violent la résolution 1701 (de l'ONU, visant à arrêter le conflit israélo-libanais de 2006, NDLR) et mettent en danger la cessation des hostilités" entre les deux pays.
"Le calme général a été rétabli", a affirmé le commandant de la Finul, le général Stefano Del Col. "Les deux parties m'ont rassuré sur leur engagement permanent en faveur de la cessation des hostilités."
Avec AFP et Reuters