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À Hong Kong, l'appel à manifester retiré après un coup de filet dans le camp pro-démocratie

À Hong Kong, des militants pro-démocratie ont été placés en détention puis libérés sous caution, vendredi, après l'interdiction de nouvelles manifestations prévues ce week-end. L'appel à manifester a été annulé pour ne pas envenimer la situation.

Plusieurs figures du mouvement pro-démocratie hongkongais ont été arrêtées, vendredi 30   août, parmi lesquelles Joshua Wong et Agnes Chow, après l'interdiction par la police d'une nouvelle grande manifestation prévue samedi. Les deux activistes ont depuis été libérés sous caution dans l'attente de leur prochaine audition, prévue le 8   novembre.

"Notre secrétaire général Joshua Wong vient d'être arrêté ce matin vers 7 h 30", a tweeté le parti Demosisto, qui prône la démocratie dans l'ancienne colonie britannique. "Il a été poussé de force dans un monospace banalisé, dans la rue, en plein jour."

À 22 ans, Joshua Wong, figure du Mouvement des parapluies qui avait paralysé la cité semi-autonome en 2014, avait déjà été libéré de prison en juin dernier, après cinq semaines de détention pour outrage au tribunal.

Libérés sous caution

"Il y a deux mois, je suis sorti de prison après avoir purgé ma peine", a déclaré Joshua Wong à la presse à sa sortie du commissariat.

À Hong Kong, l'appel à manifester retiré après un coup de filet dans le camp pro-démocratie

"Malheureusement, sous l'effet de la répression des gouvernements de Pékin et Hong Kong, nous savons comment ils arrêtent les militants même quand ils se comportent de manière progressiste ou modérée", a-t-il déclaré à la presse. Et de poursuivre : "nous continuerons à nous battre, peu importe la manière dont nous sommes harcelés".

SITUATION UPDATE: Our member @chowtingagnes has also been arrested this morning. She is being sent to the Wan Chai police headquarters, where @joshuawongcf is currently detained.

  Demosistō 香港眾志 (@demosisto) August 30, 2019

Trois parlementaires pro-démocratie ont également été arrêtés tard, vendredi, à Hong Kong, a indiqué leur parti Passion civique, dans une tentative, selon des associations de museler l'opposition.

Au Nok-hin et Jeremy Tam ont été interpellés pour obstruction à la police, a indiqué le parti sur sa page Facebook. Auparavant vendredi, et pour la première fois depuis le début en juin de la mobilisation, un député, Cheng Chung-tai, avait aussi été arrêté, selon Passion civique. La police a précisé que ce dernier était poursuivi pour "complot en vue de provoquer des dégâts criminels".

Retrait de l'appel à manifester

Le nouveau rassemblement massif, prévu samedi pour le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel dans la ville (décision qui a déclenché le "Mouvement des parapluies" en 2014, marqué par 79   jours d'occupation du cœur financier et politique de Hong Kong, NDLR), avait fait l'objet d'une interdiction de la police.

Après confirmation de cette interdiction, les organisateurs ont retiré leur appel à manifester samedi pour ne pas jeter d'huile sur le feu. D'autres initiatives seraient toutefois en préparation.

La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est exprimée vendredi, qualifiant la situation à Hong Kong d'"extrêmement préoccupante" et appelant au respect de la liberté de manifester.

" Nous attendons des autorités de Hong Kong qu'elles respectent la liberté de réunion, d'expression et d'association ainsi que le droit à manifester pacifiquement", a -t-elle déclaré depuis Helsinki (Finlande) après des entretiens avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

Depuis l’escalade du mouvement mi-juin, ce sont près de 900   personnes qui ont été arrêtées dans des heurts répétés entre manifestants et forces de l'ordre.

Né en avril du rejet d'un projet de loi qui aurait permis l'extradition de suspects vers la Chine continentale, le mouvement de contestation s'est élargi à des revendications plus larges, dont la protection des libertés et de l'autonomie dont jouit l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Avec Reuters