
Les partis d'opposition britanniques ont joint leurs efforts, mardi, pour tenter de faire front commun contre un Brexit brutal, envisagé par le Premier ministre Boris Johnson. De son côté, le pro-Brexit Nigel Farage milite pour un "no deal".
La bataille contre le "no deal" est engagée à Londres. Les partis d’opposition britanniques se sont dits déterminés, mardi 27 août, à contrecarrer d'urgence un Brexit sans accord le 31 octobre. De son côté, le Parti du Brexit de Nigel Farage a menacé le Premier ministre, Boris Johnson, de torpillage électoral s'il ne rompait pas brutalement avec l'Union européenne (UE).
Les chefs de file des partis d'opposition ont eu une réunion "productive" destinée à bloquer un Brexit sans accord qui serait "désastreux", selon un communiqué du Labour, du Parti national écossais (SNP), des libéraux-démocrates, du Plaid Cymru (Pays de Galles), des Verts et du Groupe indépendant pour le changement. "Les participants se sont accordés sur l'urgence d'agir ensemble pour trouver des moyens pratiques d'éviter une absence d'accord, dont la possibilité de voter une loi et la défiance" contre le gouvernement.
Boris Johnson ne dispose que d'une majorité d'une voix au Parlement et n'a pas écarté la possibilité de suspendre l'assemblée pour empêcher les députés de bloquer un "no deal". Pour marquer leur opposition à une telle suspension, des députés ont organisé une autre rencontre mardi au Parlement.
"Crise constitutionnelle historique"
"Toute tentative d'empêcher le Parlement de siéger, pour imposer un Brexit sans accord, se heurtera à une résistance démocratique forte et générale" et constituerait une "crise constitutionnelle historique", ont prévenu dans une déclaration commune les députés. Parmi ces élus - au nombre de 160 selon le travailliste Stephen Doughty - figurent des poids lourds de l'opposition comme le travailliste John McDonnell ou la cheffe du parti libéral-démocrate Jo Swinson.
De son côté, le Parti du Brexit, emmené par l'eurodéputé europhobe Nigel Farage, s'est mis en ordre de bataille en présentant, mardi, ses candidats à d'éventuelles élections législatives anticipées, un scénario de plus en plus évoqué.
"Le ‘no deal’ est le meilleur accord, le seul accord acceptable", a lancé Nigel Farage, applaudi par plus de 500 candidats potentiels à Londres. Lui-même se présentera. Son parti, arrivé en tête des élections européennes en mai, a promis de disputer tous les sièges détenus par les Tories si Boris Johnson faisait un compromis avec Bruxelles.
À l'opposé, le Labour, principale formation d'opposition, fera "tout ce qui est nécessaire" pour empêcher un "no deal", a prévenu Jeremy Corbyn dans le journal The Independent. Selon lui, des élections anticipées seraient le meilleur moyen de contrecarrer un Brexit sans parachute. Les travaillistes feraient alors campagne pour un nouveau référendum sur l'appartenance à l'UE.
Boris Johnson a répété, lors d'une conversation téléphonique mardi soir avec Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qu'"il n'y avait pas de perspective d'accord" sans des changements à celui conclu entre l'ancienne Première ministre Theresa May et Bruxelles. Jean-Claude Juncker a lui averti que "toute proposition concrète" de changement devait justement être "compatible" avec cet accord, selon un communiqué de la Commission européenne, qui ajoute : "Un scénario de Brexit sans accord ne sera jamais que la décision du Royaume-Uni, pas celle de l’UE."
Avec AFP