La police de Hong Kong a procédé à l'arrestation de 36 personnes, dont la plus jeune est âgée de 12 ans, suite aux heurts qui ont émaillé dimanche soir une nouvelle journée de manifestations anti-gouvernementales.
Les affrontements qui ont eu lieu, dimanche 25 août, dans la banlieue de Tsuen Wan, ont été parmi les plus violents depuis le mois de juin marquant le début du mouvement antigouvernemental dont les manifestations quasi-quotidiennes secouent Hong Kong.
La police a déclaré, lundi, avoir procédé à l'arrestation de 36 personnes, dont la plus jeune est âgée de 12 ans, suite à ces heurts. Elle a également justifié le recours pour la première fois à des canons à eau et au tir d'un coup de semonce à l'arme à feu, la veille, après plus de deux mois de contestation pro-démocratique, blâmant des manifestants "extrêmement violents".
Un coup de semonce en l'air
À la tombée de la nuit dimanche, un groupe d'officiers de police s'est retrouvé coincé par des manifestants armés, notamment de briques, qui les menaçaient, a expliqué la police dans un communiqué. Un membre des forces de l’ordre est tombé au sol sous une pluie de coups, incitant six de ses collègues à dégainer leurs armes de poing et à "tirer un coup de semonce en l'air". C'est la première fois qu'une balle réelle est tirée depuis le début de la crise, faisant craindre qu'elle ne s'envenime davantage et prenne une tournure de plus en plus violente. La police a également confirmé le recours, pour la première fois, à deux véhicules dotés de canons à eau, pour disperser les manifestants.
Dans un communiqué, le gouvernement a dénoncé une escalade "d'actions illégales et violentes commises par des manifestants radicaux qui ne sont pas seulement scandaleuses mais poussent aussi Hong Kong au bord d'une situation très dangereuse".
Le tir d'une balle réelle a provoqué la colère du public et enflammé les réseaux sociaux où un porte-parole de la police était tourné en dérision pour avoir vanté le comportement "courageux et la retenue" de la police anti-émeute dimanche.
Le mouvement de protestation continue
L'après-midi de dimanche avait commencé par une marche pacifique de centaines de manifestants sous leurs parapluies, à travers Tsuen Wan avant que n'éclatent en début de soirée des affrontements entre des manifestants radicaux, vêtus de noir, équipés de casque et masque à gaz et les forces de l'ordre, échangeant cocktails molotov contre gaz lacrymogènes.
Le territoire semi-autonome, un des grands centres financiers mondiaux, connaît depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Né de l'opposition à un projet de loi, désormais suspendu, visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement s'est mué en une campagne plus large en faveur d'un système plus démocratique et la protection des libertés.
Avec AFP et Reuters