De nouvelles manifestations se tiennent vendredi à Hong Kong tandis que de nouvelles tensions se font jour entre la Chine et certaines puissances occidentales. D'autres manifestations sont prévues tout au long du week-end.
De nouvelles manifestations ont commencé à Hong Kong, vendredi 23 août. D'autres sont prévues tout au long du week-end, notamment à l'aéroport international, déjà pris pour cible la semaine dernière.
En début d'après-midi, des milliers de contestataires formaient une chaîne humaine en se tenant par la main dans différents quartiers de la ville. Les organisateurs disent s'inspirer de ce qui avait été fait à travers les États baltes en 1989, quand une foule estimée à deux millions de personnes s'était ainsi rassemblée sur 600 kilomètres pour réclamer l'indépendance.
Time lapse from SOGO of Causeway Bay towards Times Square #antiELAB #ExtraditionLaw #HongKongProtests pic.twitter.com/94590STXFs
Galileo Cheng (@galileocheng) August 23, 2019Après plusieurs mois de mobilisation et de crispation entre manifestants et forces de l'ordre, le mouvement de contestation antigouvernementale ne montre aucun signe d'essoufflement dans le territoire semi-autonome.
La présence policière était maigre et la manifestation a pris fin à 21h00 (13h00 GMT).
Par ailleurs, de nouvelles tensions se font jour sur le plan diplomatique entre la Chine et certaines puissances occidentales. Le consulat du Canada à Hong Kong a ainsi suspendu, vendredi, les déplacements de son personnel local en direction de la Chine continentale, une annonce qui intervient après qu'un employé chinois du consulat britannique a été arrêté à Shenzhen, de l'autre côté de la frontière.
Pékin a accusé la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, et d'autres nations étrangères d'ingérence dans ses affaires à Hong Kong.
Saturer les accès à l’aéroport
Des protestataires ont parallèlement déclaré sur les réseaux sociaux qu'ils comptaient perturber les transports en direction de l'aéroport international durant le week-end. Le mot d'ordre est de s'y rendre par tous les moyens de transports disponibles pour saturer les accès à l'aéroport.
L'aéroport de Hong Kong, l'un des plus fréquentés de la planète, avait été contraint de fermer temporairement en début de semaine dernière et d'annuler un millier de vols. Des incidents parfois violents avaient éclaté entre manifestants et forces de l'ordre à l'intérieur des terminaux.
Dans un encart publicitaire publié vendredi dans les principaux journaux de Hong Kong, la direction de l'aéroport appelle les jeunes à "aimer Hong Kong" et dit son opposition aux agissements ayant "bloqué et interféré dans les opérations de l'aéroport".
La Haute cour de justice a prolongé, vendredi, une mesure limitant l'accès des manifestants à certaines zones de l'aéroport, disant vouloir ainsi bannir "ceux qui veulent délibérément faire obstruction" à ses activités normales.
En amont de ces manifestations, les contestataires ont rappelé au gouvernement leurs cinq revendications : retrait définitif du projet de loi sur l'extradition, ouverture d'une enquête indépendante sur les violences policières présumées lors des manifestations, rejet du terme "émeute" pour qualifier les rassemblements, abandon des charges contre les contestataires arrêtés et reprise de la réforme politique.
YouTube désactive 210 chaînes
Le pouvoir central à Pékin, où le terme de "quasi-terrorisme" a été employé pour qualifier les manifestations hongkongaises, a prévenu qu'il pourrait intervenir pour mettre fin au mouvement.
La lutte se mène aussi sur Internet. Google a annoncé, jeudi, que sa plateforme YouTube avait désactivé 210 chaînes soupçonnées de mener une opération coordonnée de propagande autour du mouvement de contestation.
La firme n'a pas précisé l'origine des chaînes incriminées mais a déclaré que la découverte effectuée par l'entreprise était similaire aux "récentes observations et actions en lien avec la Chine annoncées par Facebook et Twitter".
Les deux plateformes ont annoncé, lundi, avoir mis fin à une campagne menée sur leurs réseaux sociaux avec l'appui des autorités chinoises pour discréditer les manifestants hongkongais.
Twitter, Facebook et YouTube sont interdits en Chine continentale mais sont utilisables à Hong Kong.
Avec Reuters