Le président du Mozambique Filipe Nyusi a signé, jeudi 1er août, un accord de paix avec la Renamo, mettant définitivement fin au conflit opposant le pouvoir à l'ex-rébellion devenue principal parti d'opposition.
C'est un accord de paix historique qu'ont signé le président du Mozambique, Filipe Nyusi, et le chef de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), Ossufo Momade, jeudi 1er août, afin de mettre fin à plusieurs décennies de conflit entre le pouvoir et l'ex-rébellion, devenue principal parti d'opposition.
La cérémonie s'est déroulée dans le Parc national de Gorongosa, dans le centre du Mozambique, vingt-sept ans après la fin de la première guerre civile. Les deux leaders se sont donné une accolade après la signature de l'accord sur une estrade. Une nappe blanche portait l'inscription "Paix : accord final sur la cessation des hostilités", selon les images de la cérémonie diffusées en direct par la chaîne de télévision nationale.
"Nous voulons assurer à notre peuple et au monde que nous ne sommes plus dans l'état d'esprit d'utiliser la violence pour résoudre nos différends", a déclaré le successeur du leader historique de la Renamo, Alfonso Dhlakama, décédé en mai 2018, Ossufo Momade, à l'issue de la cérémonie de signature.
"Nouvelle ère"
"Cet accord ouvre une nouvelle ère dans l'histoire de notre pays dans laquelle aucun Mozambicain ne devrait utiliser des armes pour résoudre les conflits", a déclaré pour sa part le président Nyusi.
Cet accord de paix intervient à quelques mois des élections générales prévues en octobre. Il a été signé alors que le régime du président Nyusi combat une insurrection jihadiste dans le nord du pays, qui a fait plus de 250 morts depuis octobre 2017.
Peu après l'accession à l'indépendance du Mozambique, ancienne colonie portugaise, en 1975, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) avait combattu le gouvernement dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo) durant seize ans. Cette guerre civile, qui a fait un million de morts, a pris fin en 1992.
La Renamo s'était transformée en parti politique à l'issue de cette guerre mais avait repris les armes en 2013 contre le gouvernement, dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo). Un cessez-le-feu avait été déclaré en 2016, mais deux précédents accords de paix ont échoué, la Renamo n'ayant jamais totalement désarmé et ayant maintenu une partie de ses combattants dans les montagnes du centre du Mozambique. Le parti accusait le gouvernement de ne pas respecter ses engagements.
Mardi, l'ex-rébellion avait entamé le désarmement de ses membres armés. Au total, quelque 5 221 combattants de la Renamo doivent remettre leurs armes au gouvernement.
Avec AFP