
Le président américain Donald Trump a réitéré, mardi, ses critiques à l’encontre de l’ambassadeur et de la Première ministre britanniques, après la fuite de câbles diplomatiques dans lesquels il est qualifié d'"instable" et d'"incompétent".
C'est avec une virulence extrême que le président américain Donald Trump s'en est à nouveau pris, mardi 9 juillet, à l'ambassadeur britannique à Washington, Kim Darroch, et à la Première ministre britannique sortante, Theresa May. En cause : la publication dans la presse de câbles diplomatiques dans lesquels Kim Darroch qualifie le locataire de la Maison Blanche d'"instable" et d'"incompétent".
Donald Trump a traité l'ambassadeur britannique à Washington de "type très stupide", tout en réitérant ses attaques contre la Première ministre Theresa May, dont les négociations sur le Brexit sont un "désastre", selon le président américain.
Ce dernier avait affirmé, la veille, que les États-Unis n'auraient "plus de contact" avec l'ambassadeur mais Theresa May – dont le successeur doit être désigné à la fin du mois – avait rapidement réaffirmé son soutien à l'ambassadeur.
Le milliardaire républicain a repris ses assauts mardi matin sur Twitter : "Le farfelu ambassadeur que le Royaume-Uni a refilé aux États-Unis n'est pas une personne qui nous emballe, un type très stupide".
The wacky Ambassador that the U.K. foisted upon the United States is not someone we are thrilled with, a very stupid guy. He should speak to his country, and Prime Minister May, about their failed Brexit negotiation, and not be upset with my criticism of how badly it was...
Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 juillet 2019Soulignant ne pas connaître Kim Darroch, Donald Trump a ajouté avoir entendu dire que celui-ci était "un imbécile prétentieux".
"Dites-lui que les États-Unis ont désormais la meilleure économie et la meilleure armée au monde, de loin, et qu'elles sont toutes deux en train de devenir plus grandes, meilleures et plus fortes... Merci M. le président!", a-t-il poursuivi.
Donald Trump revient également sur la sortie britannique de l'Union européenne, suggérant que l'ambassadeur parle "avec son pays, et avec la Première ministre May, au sujet de leurs négociations ratées sur le Brexit, et ne devrait pas être contrarié par mes critiques sur la façon terrible dont cela a été mené".
"J'ai dit à Theresa May comment réaliser cet accord mais elle a fait à sa façon ridicule - incapable d'y parvenir. Un désastre!", a-t-il-lancé.
La veille, sur le même réseau social, il avait déjà étrillé Première ministre sortante et s'était ouvertement réjoui, et de façon peu diplomatique, de son prochain départ.
....thought of within the U.S. We will no longer deal with him. The good news for the wonderful United Kingdom is that they will soon have a new Prime Minister. While I thoroughly enjoyed the magnificent State Visit last month, it was the Queen who I was most impressed with!
Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 8 juillet 2019"Je suis très critique de la façon dont le Royaume-Uni et la Première ministre Theresa May ont géré le Brexit", a-t-il tweeté, la désignant comme responsable de la "pagaille" actuelle.
Les câbles rédigés par Kim Darroch, dont certains remontent à 2017, n'étaient pas destinés à être révélés au public.
Une enquête a été ouverte
Le gouvernement a annoncé l'ouverture d'une enquête. Objectif : trouver l'origine de ces fuites mais aussi comprendre leur motivation, à deux semaines de la désignation d'un nouveau chef de gouvernement au Royaume-Uni.
Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a apporté son soutien au diplomate britannique, mais a souligné que ses opinions ne concernaient que lui.
"Nous continuons de penser que l'administration américaine sous le président Trump est à la fois très efficace et le meilleur ami possible du Royaume-Uni sur la scène internationale", a poursuivi Jeremy Hunt, qui fait campagne pour devenir le prochain Premier ministre britannique.
Après l'échec de Theresa May à mettre en œuvre le Brexit, le Parti conservateur doit se choisir un nouveau dirigeant et chef de gouvernement, dont le nom sera connu le 23 juillet. Il lui incombera la mission du divorce avec l'Union européenne mais aussi l'instauration de futures relations commerciales.
Et les yeux des deux candidats en lice, Boris Johnson et Jeremy Hunt, sont rivés sur les États-Unis. En juin, lors de sa visite d'État au Royaume-Uni, le président américain avait fait miroiter un accord commercial "extraordinaire" avec Londres après le Brexit.
Les fuites peuvent-elles changer les projets de l'imprévisible Donald Trump ? Le ministre du Commerce international, Liam Fox, en déplacement cette semaine aux États-Unis, s'est voulu rassurant en estimant que ces fuites n'empêcheraient pas de "préparer le terrain" pour un futur accord.
Avec AFP