
Inexistants sur la scène mondiale il y a encore peu, les Pays-Bas, champions d'Europe en titre, ont réussi à se hisser en finale de la Coupe du monde. Mais face aux Américaines, qui détiennent déjà trois couronnes, la mission semble impossible.
Sur le papier, la finale du Mondial, dimanche 7 juillet, à Lyon, semble bien déséquilibrée. D'un côté, les joueuses américaines, triples championnes du monde (1991, 1999 et 2015) et quadruples médaillées d'Or aux Jeux Olympiques (1996, 2004, 2008, 2012). De l'autre, celles des Pays-Bas, championnes d'Europe en titre (2017), mais novice à ce stade de la compétition.
Les deux équipes se sont rencontrées à huit reprises et la balance penche encore une fois en faveur des Américaines qui comptent six victoires pour deux défaites face à leurs adversaires. Ces dernières l'ont emporté les deux premières fois, 1991 et 1996. Ensuite, les Américaines se sont systématiquement imposées, la dernière fois en septembre 2016 (3-1).
Lucides, les Oranje savent que les satistiques les desservent. "Ce sera très compliqué, mais nous sommes prêtes", avait ainsi estimé mercredi la sélectionneuse des Pays-Bas Sarina Wiegman. "C'est incroyable d'avoir la chance de disputer la finale, ce sera difficile mais tout peut arriver sur un match".
"On a aussi des arguments à faire valoir"
L'équipe batave a en effet dû batailler pour arriver jusqu'en finale. Elle a souffert au tour précédent pour se libérer des Suédoises et arracher sa qualification en prolongation grâce à un tout petit but (1-0). La sélectionneuse estime que ses joueuses vont devoir être à 100 % face à des Américaines qui ont toujours ouvert la marque dans le premier quart d'heure depuis le début du tournoi : "Nous allons devoir nous concentrer, faire beaucoup mieux. Nous devons rester disciplinées, surtout défensivement dans ce premier quart d’heure, mais aussi pendant 90 minutes".
La gardienne Sari van Veenendaal rend hommage aux supporters néerlandais
‘Ik denk dat de supporters Frankrijk oranje hebben gekleurd. Dat geeft ons extra energie voor morgen’#OnzeJacht #USANED pic.twitter.com/mlkoU4Z1g7
OranjeLeeuwinnen (@oranjevrouwen) 6 juillet 2019Même si l'attaquante vedette Lieke Martens, qui souffre toujours d'un orteil douloureux est encore incertaine, ses coéquipières veulent croire en leur chance contre l'armada offensive américaine. "Ce sont de grandes joueuses, elles sont excellentes", a ainsi reconnu samedi en conférence de presse la gardienne Sari van Veenendaal. "Nous savons à quoi nous attendre. Mais on a aussi des arguments à faire valoir. Avec Viviane Mediema, je me suis entrainée à faire face à une grande buteuse", a-t-elle ajouté en mettant en avant les talents de son équipe.
"Comme un enfant dans un magasin de bonbons"
Dans le camp adverse, l'attaquante Megan Rapinoe a en revanche balayé toutes les inquiétudes. Touchée aux ischio-jambiers et absente contre les Anglaises, l'emblématique joueuse des États-Unis sera bien de la partie pour cet événement. "Je suis prête pour jouer demain et figurer dans le onze de départ. Je me sens bien, j’ai encore une séance d’entrainement pour me préparer au mieux et je serai là pour disputer la finale", a-t-elle assuré à la veille de ce match.
Les Américaines se sont préparées sous le soleil lyonnais avant cette finale
Focus, footy and sunscreen ☀️
One more day until #USA v #NED pic.twitter.com/qAim0RimUI
La joueuse n'a plus qu'une hâte, fouler la pelouse: "Je suis comme un enfant dans un magasin de bonbons. Je me sens nerveuse, angoissée à l’idée d’être demain, mais aussi très enthousiaste, excitée et concentrée. Le mélange de sentiments que l’on a dans les grands moments”. Souvent accusée d'être trop arrogante, Megan Rapinoe a vite évacué les éventuelles critiques: “On a une confiance inébranlable en nous, on a toujours eu cet état d’esprit, on est là pour remporter chaque match. Je pense que la société n’est pas forcément prête à accueillir des femmes qui ont une telle confiance en elles”.
La footballeuse peut se rassurer en regardant l'engouement du côté de ses supporters. Ils ont depuis longtemps appris à aimer l'attitude décomplexée de la Team USA. Près de 20 000 d'entre eux sont attendus à Lyon pour ce duel entre le vieux et le nouveau continent, face à environ 5 000 Néerlandais. Les Français auraient préféré être à leur place et acclamer les Bleues qui ont été éliminées en quarts face aux Américaines, mais ils pourront se consoler avec la présence d'une représentante tricolore sur le terrain. L'arbitre Stéphanie Frappart officiera en effet au sifflet lors de cette finale.
Un grand bravo ???? à Stéphanie Frappart ???????? qui arbitrera #LaGrandeFinale dimanche!!
Félicitations aussi à Manuela Nicolosi ???????? et Michelle O'Neill ????????, ses assistantes, et Claudia Umpierrez ????????, 4e arbitre.#FIFAWWC #LeMomentDeBriller #FRA #FRA(ppart) ???? pic.twitter.com/ENdUUbh0Jc